La jeep rentrait dans le garage alors que la soirée tombait sur Felidia. Le ciel avait prit ses plus beaux tons orangés, la bise se faisait plus fraîche, les lampadaires rougeoyaient en sortant de leur torpeur de la journée...
Kirya avait laissé Icare à l'entrée de la ville, planqué dans les fourrés sur le bas-côté de la route. Ce n'était pas classe, mais il ne risquait pas de se faire dépouiller comme si on l'avait laissé dans une des ruelles de la ville... Il pourrait rejoindre les rues en moins de vingt minutes à pied, ce qui était déjà un luxe en soi.
Le mercenaire sortit de la jeep et prit Fuyuko dans ses bras, lui donnant un petit baiser sur le front. Il n'avait qu'une idée en tête : prendre une douche et lui faire un gros câlin pour se remettre de leur périple dans la ville fantôme. Portant la jeune femme comme on porte une jeune mariée, Kirya se dirigea vers le salon, où il posa sa précieuse renarde dans le sofa, se penchant sur elle.

-"Enfin seuls..."

Kirya sourit, caressant doucement la joue de Fuyuko. Leur coffre était rempli d'objets divers et variés, mais il n'avait pas envie de faire l'inventaire tout de suite...

Fuyuko sourit, remuant doucement sa queue de renard.

"Surtout enfin tranquilles..."

Oui... Enfin tranquilles... Tout du moins, Kirya l'espérait. Ce serait le comble pour le mercenaire de ne pas être en paix dans sa propre maison...
Ôtant ses chaussures de sa main libre, Kirya passait son autre main dans les cheveux de Fuyuko, savourant la douceur du sourire de la belle. Une fois délesté de ses lourdes godasses, Il enjamba le corps de la renarde, se retrouvant juste au dessus d'elle, ses yeux plongés dans ceux de la belle renarde et son visage fendu d'un sourire.

-"Mais par dessus tranquilles et rien que nous deux !"

Le mercenaire se pencha d'avantage sur la jeune femme et l'embrassa tendrement, laissant son torse peser tout doucement sur le poitrail de la renarde. Kirya aimait quand la distance entre lui et Fuyuko était réduite à sa plus infime mesure, alors qu'ils pourraient tenir dans moins d'un placard à balai. Ce genre de moment faisait battre son coeur un peu plus fort à chaque instant...

Fuyuko frissonna légèrement, fermant les yeux. Kirya savourait chaque frisson de la renarde comme des gouttes de nectar qu'on poserais sur ses lèvres, et les baisers qu'ils échangeaient ne faisaient qu'accroître son ivresse...

-*Fuyuko...*

Mais soudain, une impression affreuse vint rancir ce festin des sens... Kirya sentait que quelque-chose tournait pas rond et que Fuyuko avait l'esprit préoccupé. Il rompit doucement le baiser, caressant Fuyuko en la regardant dans les yeux.

-"Fuyuko... Quelque-chose ne va pas ?"

Le regard gris du mercenaire se planta dans les yeux dorés de la renarde, cherchant une réponse. Son premier devoir était de comprendre ce qui tourmentait Fuyuko sans qu'elle le dise, et il avait déjà une idée de ce qui se passait...

-"C'est encore cette voix, pas vrai ?"

Fuyuko baissa légèrement la tête d'un air coupable, comme si elle se sentait responsable de cette voix.

"Oui..."

Kirya serra doucement Fuyuko contre elle, lui soutenant la tête d'une main. Il ne voulait pas que Fuyuko se sente mal, ou qu'elle se soucie d'une chose dont elle n'avait pas responsabilité...

-"Ce n'est pas ta faute, ma chérie. Cette voix est là, tu ne lui a rien demandé..."

Kirya s'assit, gardant la renarde contre lui, ses bras entourant le corps de la précieuse jeune femme. Le mercenaire était prêt à tout pour que Fuyuko vive heureuse, même à confronter l'enfer à lui seul !
Il prit doucement le visage de Fuyuko dans une main, la couvrant d'un regard tendre. Un regard qui signifiait "Je te protègerai"...

-"Tu disais reconnaître cette voix... Tu saurais me dire qui te parles ?"

Avoir un nom aiderais peut-être à trouver un début de solution au problème... Du moins, c'est ce que pensais le mercenaire. Il fallait de toute façon un point de départ, non ?

Fuyuko hocha la tête faiblement en regardant Kirya. Elle avait cependant un peu peur de lui dire...

"Oui... C'était... C'était comme... Comme la voix de... de... cet autre..."

Cet autre ? Autre quoi ? Autre qui ?
Il fallait ménager Fuyuko, dire à qui faisait penser une voix qu'on était seul à entendre était quelque-chose de délicat... Kirya posa la tête de Fuyuko dans le creux de son épaule, lui caressant doucement la nuque. Il fallait qu'elle se sente en sécurité...

-"Cet autre qui ?"

La voix du mercenaire se voulait rassurante. Il fallait à tout prix qu'elle se détende...

-"Je sais que c'est difficile, ma Fuyuko... Mais Je te demande juste encore un tout petit effort, sois courageuse..."

Kirya voulait aider Fuyuko, plus que tout au monde... Il voulait qu'elle soit à l'abri, heureuse... Qu'elle aie la vie paisible dont on les avait privés tous les deux, elle et lui.

Fuyuko trembla légèrement... Il ne fallait pas être bien malin pour savoir que cette situation ne lui plaisait pas du tout. Mais c'était la seule question que Kirya avait besoin de connaître afin d'avoir une idée pour commencer à agir.

"L'autre... L'autre Yubel... Le plus terrifiant..."

L'autre Yubel ? Fuyuko avait dans sa tête la voix de cet empêcheur de tourner en rond ?
Kirya sentait que quelque-chose clochait dans la voix de Fuyuko... Quelle horreur avait bien pu lui dire l'albinos ? Le mercenaire s'en soucierai un peu plus tard. Pour l'instant, il devait aider Fuyuko à se sentir le plus à l'aise possible...

-"C'est bien, ma chérie, ça va aller. Tu as fait un très gros effort, je suis très fier de toi."

Kirya serrait Fuyuko contre lui comme on sert un trésor inestimable... La renarde était tout ce que le mercenaire avait de plus précieux, et il comptait la défendre jusqu'à son dernier souffle... Il souffrirait qu'on le maltraite, qu'on le dépouille, qu'on le batte jusqu'à l'agonie; Mais s'en prendre à la jeune femme, c'était l'erreur qui faisait sortir le béhémoth de sa quiétude. L'être d'ordinaire paisible devenait le pire ennemi sur terre de celui qui avait eu l'idiotie de lever main sur celle qui tenait son coeur dans le creux de sa main...

Fuyuko ferma à moitié les yeux, les oreilles basses.

"Kyuh... Ca me fait peur, cette voix..."

Kirya caressa doucement la tête de Fuyuko, la serrant toujours contre lui.

-"Je sais, ma Fuyuko, ça doit être affreux d'avoir cette voix qui vient t'embêter tout le temps..."

Kirya commençait à énumérer en silence les possibilités pour que sa tendre renarde se retrouve avec un Yubel hyper-agressif en sans-fil perpétuel : télépathie, implant infra-frontal, hypnose, ultrason,... Mais une seule conclusion vraiment valable lui venait en tête, et elle était pour le moins frontale...
Le mercenaire cajola encore la jeune femme quelques minutes, puis la regarda dans les yeux, lui caressant la nuque.

-"Si tu dis entendre le méchant Yubel, peut-être qu'il sait quelque-chose... Demain, on ira le voir, et on tentera de voir s'il sait quelque-chose, d'accord ?"

Le mercenaire ne disait pas vraiment tout, se doutant que Yubel les écoutait...

-"S'il le faut, je vous laisserai seuls tous les deux. Il te parleras sans doute plus franchement que si je reste dans la même pièce..."

Kirya savait Yubel méfiant, mais pas envers Fuyuko...

Fuyuko hocha doucement la tête. Elle avait l'air un peu sonnée...

"Oui... Mais demain, on n'a pas cette mission à faire..? Ce n'est pas que j'ai peur de demander à Yubel s'il sait quelque chose... mais..."

Demain ? Le remplacement pour le festival était APRÈS-demain... Jirya aurait pu penser à une erreur due au stress, avoir une voix dans la tête était éprouvant, mais la réplique ressemblait de trop à une esquive... Yubel forçait la main à Fuyuko...
Kirya sourit tendrement à la renarde, posant son front contre le sien, ses neurones carburant à toute allure...

-"On ne doit se rendre là-bas qu'au coucher du soleil, ma chérie. Moi aussi, j'ai hâte de te voir dans une robe de courtisane, mais on ne va pas arriver six heures en avance sur eux, tu vas t'ennuyer..."

Il fallait jouer le jeu de Yubel et lui faire croire qu'il allait mener la danse... Kirya réfléchit à toute vitesse et soudain, le déclic se produisit.

-"Mais maintenant que tu m'y fais penser, demain dans la matinée, je vais devoir aller chercher de la poudre d'aluminium et de l'engrais chez le quincaillier du marché... On pourrait y aller tous les deux..."

Kirya serra tendrement la main de Fuyuko, frottant doucement son nez contre celui de la renarde. Kirya devait en effet se rendre chez le quincaillier, qui lui revendait de quoi fabriquer de la poudre et du plastique artisanal, et il connaissait la place du marché. La grande esplanade serait bondée de monde, et Yubel chercherait à se dissimuler dans la foule... Restait à anticiper son coup.

Fuyuko sourit doucement et ferma les yeux, un peu rassurée.

"Kyuh... D'accord! On y ira!"

Kirya était heureux de voir Fuyuko sourire. Il ferait tout pour préserver le sourire de la jeune femme, c'était son devoir et son plaisir, car elle avait toujours un sourire pour le récompenser de ses efforts... Peut-être qu'un jour, Il parviendrait à trouver les moyens de raccrocher, de passer ses journées un peu plus normalement. Pourquoi pas comme homme à tout faire ?
La perspective d'une petite vie sans histoire avec elle était séduisante... Mais encore inaccessible.

-"Je t'aime, ma Fuyuko..."

Il frotta doucement son nez contre celui de Fuyuko, lui tenant doucement la main. Il ne pensait plus à la journée de demain, ni à la voix qu'entendait Fuyuko... Il ne pensait plus qu'à Fuyuko elle-même.

Fuyuko sourit doucement, se mettant à somnoler légèrement.

"Je t'aime..."

Kirya sourit à son tour, caressant la main de la renarde.

-"Tu as la dormante, ma chérie ?"

Toute l'agitation de la journée avait été une épreuve d'endurance pour la jeune femme... Et Pour être franc, Kirya se sentait un petit coup de barre à lui aussi. Le mercenaire regarda Fuyuko avec tendresse, enlaçant ses doigts avec les siens.

-"Tu veux aller te coucher tout de suite ? Ou alors on va se décrasser avant ?"

Il se serra un peu plus contre Fuyuko, lui adressant un sourire tendre.

-"Comme ça, on aura un beau petit renardeau tout propre pour bien dormir~..."

Rien ne valait un bon bain chaud pour se détendre... Et après un voyage dans une ville poussiéreuse et ses égouts, Ils avaient tous les deux besoins de se décrasser un bon coup.

Fuyuko sourit doucement, remuant sa queue de renard.

"Kyuh... Je sais pas si je vais pas m'endormir dans le bain!"

Kirya aurait veillé au grain, si c'était le cas. Mais il comprenait que Fuyuko voulait éviter de se mettre à comater dans le bain...

-"Ce sera pour demain matin, alors..."

Le mercenaire se releva et prit Fuyuko dans ses bras, la portant à travers le salon avant de commencer à monter les escaliers. Kirya se surprit à chercher une histoire en voyant le regard somnolant de la jeune femme, qui lui donnait des airs de petite fille. Le béhémoth souriait doucement, attendri comme à chaque fois par Fuyuko alors qu'il passait la dernière marche de l'escalier. Il tordit une main pour baisser la poignée de la porte de la chambre, qu'il ouvrit de la pointe du pied, puis se faufila dans la chambre en tâchant de ne pas cogner Fuyuko contre quelque chose...
Kirya posa Fuyuko dans le lit et entreprit de lui enlever ses chaussures, puis lui massa doucement les pieds, la chatouillant parfois par espièglerie. Il tourna la tête vers Fuyuko, le sourire doux, continuant de lui asticoter les pieds.

-"Tu serais pas fatiguée au point que je t'enfiles moi-même une robe de nuit ?"

Quitte à la cajoler, autant aller jusqu'au bout, non ? Et puis, ce n'était pas la première fois que Kirya changeait Fuyuko...

Fuyuko pencha une oreille doucement, réfléchissant un moment.

"Je ne dirais pas non pour que tu me l'enfiles..."

Kirya se releva en souriant et se pencha pour embrasser Fuyuko du bout des lèvres.

-"Donne-moi une minute et ferme les yeux..."

Le mercenaire se redressa et fouilla dans l'armoire après un vêtement qui pourrit tenir lieu de pyjama... Il trouva une robe de nuit, longue et aérée, qui ferait parfaitement l'affaire. Retournant auprès de la renarde, Kirya lui caressa doucement les cheveux pour lui dire qu'il était de nouveau près d'elle. Son autre main glissa le long de la hanche de Fuyuko, se dirigeant sans se presser vers la fermeture du pantalon qu'il ouvrit d'un claquement de doigts.
En une longue et douce caresse, Kirya ôta le pantalon de la jeune femme, posant un petit baiser sur sa cuisse nue. Avec une douceur infinie, il glissa sa main sous le dos de Fuyuko, la faisant s'asseoir pour lui faciliter la tâche, et glissa ses mains sous ses vêtement pour lui caresser les hanches, lui volant un antépénultième baiser... Lentement, il tira le pull et le t-shirt de Fuyuko vers le haut, abandonnant de longues caresses sur les flancs de la renarde. Kirya ne pu s'empêcher de contempler un instant sa somptueuse déesse, puis empoigna la robe avant faire lever les bras à Fuyuko.
Le tissu soyeux glissa sur la peau Fuyuko, puis le mercenaire l'ajusta doucement à sa porteuse avant d'enlever son propre haut. Kirya serra tendrement la jeune femme contre lui, ses lèvres effleurant celles de Fuyuko...

Fuyuko ferma les yeux et se laissa faire telle une poupée de chiffon, gardant les yeux fermés tout le long. Sentant Kirya frôler ses lèvres, elle rouvrit doucement les yeux, souriant légèrement.

"Kyuh..."

Fuyuko se serra légèrement contre Kirya, somnolant de nouveau. Le mercenaire était charmé par cette attitude lascive qu'avait la renarde. Autant aimait-il d'être le marionnettiste d'une poupée aussi ravissante, autant adorait-il que cette même poupée le piège contre elle dans ses fils en lui souriant...
Kirya savoura cette étreinte quelques instants, puis caressa doucement la nuque de la renarde en lui embrassant le menton.

-"Il est temps de tomber dans le terrier du lapin blanc..."

Le mercenaire enleva son lourd pantalon de jeans, puis s'étendit avec Fuyuko, la déposant doucement sur le matelas avant de laisser un peu de son poids peser contre elle en tirant les couvertures sur eux.
N'ayant pas rompu leur étreinte, il posa un baiser tendre sur les lèvres de la jeune femme, caressant doucement ses hanches.