Il venait d'attraper mon poignet, nous avions courut, combien de temps, je ne sais pas. Durant la course durant laquelle il m'a fait sortir de la foret, il me semble que je me sois pris quelques branchages contrairement à lui. Quelques marques rouge sur mon visage et, en me touchant la joue, je sentis qu'il y avait même une plaie, surement fouettée par une branche. Je passai mon doigt dessus avant de le mettre, comme par réflexe dans la bouche.
La course effrénée de l'homme s’arrêta ou du moins, ralenti. Les arbres et brins d'herbes ayant laissé le relais au goudron, pavés et aux immeubles. J'avais que très peu vu la ville dans ma vie et elle n'était pas comme ça, tout semble si vétuste ici, le sol est fissuré, les bâtiments sont en mauvais état, aucun gratte-ciel, très peu de lumière s'échappait des quelques lampadaire encore fonctionnels.
Mon regard se porta sur lui, pourquoi m'avait-il emmené ici ? Il disait de vouloir me protéger, que je devais lui faire confiance mais...mais... Et s'il voulait me faire du mal ? Me tuer ? Ou même me violer ?? Dans tout mes états, je me mis à secouer la tête comme si je voulais faire partir les parasites qui me venait à l'esprit, à penser des choses comme ça, à penser que je me trouver en dangers, des perles liquides s'étaient invitées au bord de mes yeux et certaines avaient même pris l'initiative de rouler sur mes joues et de laisser une trace humide. J'avais peur, mon corps s'était mis à trembler, sa main, je me mis à la serrer fortement, crispée. Mon regard se perdit, mes yeux se posaient presque partout lorsque, sur un des tissu qui couvre son corps, j'aperçus du rouge. Sans chercher à savoir si le vêtement était naturellement rouge ou si, dans le pire des cas, c'était une liqueur humaine, je poussa un hurlement de crainte. Aigu et strident.
Je me mis à secoue le bras pour ne plus qu'il me tienne le poignet. Et, quelque soit la force qu'il eu, mon instinct de dragonne fut supérieur et je réussi à défaire notre lien physique. Lorsque cela fut fait, je me reculais, le fixant dans les yeux, toujours aussi tremblante, j'étais si perturbée que le moindre de ses mouvement pourrait m'alarmer. Je n'étais pas sur mes gardes, c'était encore pire... Une sorte de furie craintive. Je le regardais toujours, les larmes coulantes sur mes joues, j'avais si peur. Je ne pouvais pas parler, ou alors les quelques sons que je pouvais faire n'étaient que de vulgaires bafouillements...

Je le fixais, d'un regard peu à l'aise, apeuré alors que lui semblait agacé comme lorsqu'on dispute un enfant. Mes larmes déjà coulantes dans mon cou, j'étais tellement confuse, je ne savais quoi faire face à cet homme. Pourquoi me protéger alors qu'il ne me connaissait pas ? Je fis un léger pas en arrière lorsqu'il se mis en mouvement pour retirer ce qui lui couvre la bouche, pourquoi avoir besoin de se couvrir le visage d'ailleurs ?
Il commença à me parler, ses mots résonnaient dans ma tête de façon chaotique, j'entendais les mots sans comprendre les phrases. Seul l'intonation me perçait. Il semblait énervé, déçu, déçu de moi ? Voir que je ne lui fait pas confiance l'énerve ? Ou alors il serait attristé...
Toujours le regard posé sur lui, les larmes maintenant sèches, je vois ses mains, une envie me vient de tendre la mienne pour le toucher, sentir sa chaleur, ou sa fraîcheur. Sauf que très vite il les retira et croisa les bras. Il attendit, mais qu'attendait-il ? Des mots qu'il m'a dit, je me souviens avoir entendu des choses comme "retourner en forêt" ou alors de "suivre ma chance". Que faire, je sentais mes lèvres trop engourdies pour dire quoi que se soit, et vu mon état, tant mieux...

Alors je fis un pas vers lui, après je l'avoues, quelques minutes, mes yeux dans les siens. Qu'avait-il dit ? Peut importe mon choix, je ne devais pas le regretter ? Surement... Je me pose trop de question ! C'est alors que, les poings serrés, j'essuyais mes larmes, fronçai le regard en sa direction et m'approchai de lui. Juste devant lui, finalement, la différence de taille est nulle, je me pensais plus grande que lui. Je baissai le regard vers l'une de ses mains que je pris alors dans la mienne afin que nous rattrapions le retard que j'ai causé. Le tout sans avoir dit un seul mot.

Quelque chose avait changé. Les pupilles de la jeune fille s'étaient agrandit, laissant place à un regard mieux éclairé par la situation. Enfin, je dis ça, mais c'est l'impression donné à Scar. Chacun se regardait dans les yeux. L'une avançait d'un pas prévenant et l'autre retenait sa respiration, prévenant un changement de situation. Les nerfs à vif et les sens en plein ébullition, il la regardait s'avancer. Son pas ne lui semblait pas hésitant, mais elle s'arrêtait à chaque fois. Comme pour le faire languir. Il eu le vague pressentiment qu'elle lui jouerait un tour. Il pensa vaguement qu'elle avançait pour le déstabiliser, puis en profiterait pour s'enfuir. Il s'imagina vaguement qu'elle créait une feinte et qu'il la regarderait bientôt disparaitre dans les broussailles.

Pourtant, elle s'arrêta tout près de lui, les yeux dans les yeux. Elle ne pleurait plus, mais ses larmes avaient laissé des traces sur son visage. Il eu un pincement au coeur en voyant son beau visage si près de lui. Qui n'aurait pas réagit à une telle proximité? Scar n'était pas un sans coeur, il était juste très sérieux dans son travail... et homme à femme dans ses temps libres, mais là n'était pas le moment! Son innocence le ravis et quand elle lui prit la main, tout ses soucis refluèrent en un soupire de soulagement, mais ce n'était pas le moment!

Calmement, il accepta sa main dans la sienne et la serra en regardant celle-ci. C'était une jolie main malgré les quelques égratignures. Et puis quoi encore! Il finit par détacher le regard pour lever son attention vers le ciel. Celui-ci commençait à pâlir, il était temps de rentrer au plus vite. Ayant déjà en tête qu'elle avait accepté de le suivre, il prit la décision de ne plus lâcher sa main avant d'arriver chez lui.

Doucement, pour ne pas lui faire peur, il l'incita à avancer de façon accroupie près de lui. Ils allaient maintenant sortir de la frontière végétale pour disparaitre dans les rues sombres de la ville. Il serait difficile de circuler sans être remarqué, vu le costume coloré de Sukeru, mais il ferait attention à ne croiser personne.

-prêt?

Allait-il vraiment attendre une réponse? Non. D'un coup il se leva en passant un bras autour d'elle et l'entraina le plus vite possible dans des rues effrayantes et sales.