Comme il s'y était attendu, la féline fit comme-ci de rien était, avec le brio d'une actrice de série télévisé à petit budget. Impression qui s’accrut lorsqu'elle posa sa question. Décidément sa curiosité  n'avait en rien été entamé par son séjour à l'animalerie, au grand dam de l'homme. Cette gène maladroitement cachée, additionnée à sa curiosité le faisait sourire. Il songeait que c'était une vrai gamine qui s'ignorait. Par ailleurs il aurait pu lui faire milles reproches, comme elle savait si bien le faire, mais il n'en fit rien. Il se contenta de répondre à la demoiselle :

« C'est une nouvelle mitigée, je travail en déplacement la semaine prochaine. Cela signifie que je ne serais pas là de la semaine, tu auras l'appartement rien que pour toi. »  Il laissa un silence, le temps d'assimiler l'information avant de continuer. « Quelqu'un va passé me prendre demain matin très tôt et je pense que je reviendrais tard dans la nuit de Vendredi.Des questions jeune dame ? »

Il n'avait rien d'autre à ajouter mais peut être qu'elle oui. De plus il lui fallait donc préparer ses affaires pour la semaine. Il se décolla du meuble sur lequel il s'était posé pour partir vers sa chambre, attentif aux éventuelles questions ( et il savait qu'il y en aurait) ou remarques de sa colocataire. Il n'avait eut à faire un déplacement qu'une seule fois pour le moment, mais cela ne l'angoissait en rien, c'était le même travail mais loin de la ville. En plus il allait être mieux payer. Un voyage et payer pour cela, le rêve. C'était une vision très optimiste de la chose, trop peut être se dit-il, mais cela lui allait.

Il avait commencé à préparer ses affaires et à les mettre dans un sac de sport. Il s'arrêta pour la regarder et l'écouter. Au vu des attribut félin aplatit sur le sommet de son crâne, elle semblait proie à une certaine peur. Était-ce pour lui ou pour elle ? Pour elle, il n'y avait pas de quoi s'inquiéter, elle avait vécu dans une maison plus grande que son appartement donc entretenir le logis devrait être un jeu d'enfant. Pour ce qu'elle disait ce n'était pas là le problème. Même s'il avait complètement oublié le canapé.

« Tu as déjà fait maîtresse de maison, tu sais quoi faire dans ces situations, je te fais entièrement confiance. » Il se laissa un petit temps de réflexion avant de reprendre. « Pour le canapé, je laisserais un mot au concierge pour qu'il aide à le monter avec le livreur. »

La demoiselle devait sentir incompréhension de l'homme vis-à-vis de son inquiétude. Si ce n'étiat les raisons évoquer précédemment, quoi d'autre alors ? Avait-elle peur pour lui ? Peu probable. Peur qu'il ne lui arrivât quelque chose en son absence ? Possible, mais le quartier était sûr et les gens relativement bienveillant. La dernière possibilité était donc la plus plausible. Tandis qu'il pensait, il s'était remis à faire son sac machinalement.

L'humain s'était attendu à ce qu'elle continue la conversation, pourtant elle n'en fit rien. Étrange, elle semblait plus perturbée que ça par la nouvelle et il sentait bien que son explication ne l'avait pas complètement satisfaite. Pour rien au monde il l'aurait forcé à dire ce qu'elle pensait, d'une part ce n'était pas son genre et dans le genre tête de mule la féline se posait comme grande championne. Donc autant ne plus y penser. Entre ses pensée et son sac, il ne remarqua même pas l'absence de sa colocataire dans la pièce, sauf lorsqu'elle lui annonça l'heure depuis une autre pièce, la cuisine sans doute.

« Merci » Répondit-il, assez fort pour qu'elle l'entende.

Ayant finit de préparer ses affaires, du moins ce qu'il pouvait à cet instant, il alla dans le salon avec pour but de … Il ne savait pas lui même, mais il trouverais bien quelque chose à faire. Comme continuer à lire, par exemple. Cette nouvelle idée en tête il chercha des yeux le livre et finit par le trouver prêt du téléphone. Il se demandait ce que comptait faire la féline et il se dit que la réponse viendrait bien assez vite. Aussi il partit s'asseoir dans le fauteuil pour continuer sa lecture.

L'homme était en train de lire tranquillement et n'avait pas vu le temps passer. Si bien qu'il lui fallut beaucoup de temps avant de réagir au fait que la demoiselle se tenait devant elle. Il leva la tête et eut un regard interrogateur à son égard. La réponse vint quasiment instantanément, c'était au sujet des leçons de cuisines. Ce à quoi il acquiesça en se levant.

« Et qu'allons nous préparer maîtresse queux ? » Demande-t-il curieux et amusé.

S'il avait utilisé ces mots, c'était un peu pour la flatter, elle était maîtresse en ce domaine par rapport à lui, mais aussi pour faire une petite bouffonnerie en donnant un air trop solennel au cours qui allait suivre. Même si elle pouvait sentir qu'il ne dénigrait en rien ce qui allait se passer. Une fois debout, il posa le livre sur le fauteuil et s'apprêta à suivre la jeune femme dans la cuisine.

Le peu d'humour que montrait la féline était presque déprimant et il espérait que cela changerais avec le temps. Sur cette pensée, l'humain la laissa chercher, observant en silence. Il prit note mentalement du matériel qu'elle prenait afin d'essayer de s'en souvenir pour une autre fois. Puis lorsqu'elle déclara ses intentions de faire un cake au thon, il fut surpris. Surpris de savoir qu'il y avait de quoi faire une telle chose dans ses placards. Mais cela l'enchantait d'autant plus. Dire qu'il trépignait d'impatience aurait été un grand mot, mais il avait hâte de s'y mettre.

« C'est toi la maîtresse. Mais moi cela me convient parfaitement. »

Même si elle n'avait pas demander son avis, il n'allait pas se gêner pour le lui donner. Comme elle le faisait elle même, après tout. Toutefois, il espérait qu'elle se détendrais un peu et se montrerait un peu plus amicale et moins formelle une fois qu'elle aurait commencé. L'idée de la prof' aigrie lui vint à l'esprit et il rigola doucement intérieurement. Car bien qu'il n'eut pas le privilège de connaitre cela, il en entendait assez parler pour se faire une idée sur la question.

L'ambiance n'était pas à la grosse rigolade mais Luna ne se montrait pas condescendante. Au moment de se laver les mains, l 'homme perçut comme un changement, imperceptible qu'il n'aurait sut définir.  Certes, elle avait les joues légèrement rouge, mais l'homme mettait ça sur le compte de la gène de devoir faire un cours à quelqu'un. Lui même était incapable d'expliquer comment il faisait certaines choses. Ce n'était pas le cas de la demoiselle qui semblait connaître son sujets sur le  bout des ongles. Il l'écouta avec assiduité afin de bien retenir ce qu'il fallait. Ce cours était très appréciable mais il pouvait être encore plus avec un détail supplémentaire :

« Excuse moi de te demander ça ainsi mais, pourrais tu me tutoyer ? Cela me mets un peu mal à l'aise et puis nous sommes entre nous. »

Il n'aimait pas le vouvoiement, cela mettait une distance entre les interlocuteurs. Surtout dans le cas présent où, tout deux avait le même statut, tout du moins à ses yeux. Eloras utilisait le vous qu'avec des parfaits inconnus et il ne le faisait qu'afin de ne pas froisser ses interlocuteurs. Même si cela lui tenait à cœur, il savait que ce n'était pas forcément le moment d'évoquer ce sujet et en était un peu géné.

« Excuse-moi, c'était le premier et dernier hors sujet. Promis. Pour le reste, non je n'ai pas encore de question. »

La question était déstabilisante, il le savait, surtout pour elle. Aussi, ne fut-il pas surpris de la voir réagir ainsi. Mais il ne s'était pas attendu à ce qu'elle continue avec autant d'aisance, cette petite lui réservait décidément pleine de surprise. Bien qu'il n'eut pas réponse clair, ce à quoi il s'était préparé, il trouva malin de ne plus employer de pronoms personnels afin de ne pas avoir à trancher la question.

Et tout cela n'empêchait pas l'homme d'être très attentif à son cours, il écoutait sagement les paroles de sa tutrice et posait des questions lorsque quelque chose lui échappait totalement, ce qui n'arriva pas souvent. Ainsi, ils préparèrent ce fameux cake au thon, avec beaucoup de ferveur de la part de l'humain. Ne restait plus qu'une seule chose à voir : était-il bon ? Question à laquelle il était impossible de répondre tant que la cuisson n'était pas finie. L'impatience se faisait ressentir par les nombreux coups d’œil qu'il jetait à l'horloge. Pour ronger son frein, l'homme entreprit de commencer à laver les ustensiles qu'ils venaient d'utiliser.

Lorsque le silence fut rompu, l'homme ne s'était pas attendu à ce que cela soit par une telle phrase. Il la prenait pour un compliment et, connaissant l'hybride, ce n'était pas des paroles en l'air. Cela lui alla droit au cœur. D'autant plus que, lorsqu'il se tourna pour lui répondre, il aperçut l'ombre d'un sourire sur son visage. A son souvenir c'était le premier depuis qu'il la connaissait. Content du compliment, il n'en fut pas moins de se dire qu'elle arrivait à se sentir détendue avec lui.

« Avec une prof' comme toi, je n'en doute pas une seconde. » Répondit-il en la gratifiant d'un sourire. « Vivement que nous puissions le goûter. » Reprit-il avec de l'impatience dans la voix.

Tandis qu'il continuait de faire la vaisselle, il capta une odeur. Humant l'air, il n'eut pas à chercher longtemps d'où elle provenait. Le four, plutôt le plat qui se trouvait à l'intérieur émanait l'odeur du gâteau en train de cuire. Comme pour signifier que le nez n'était pas le seul à avoir reçut l'information, son ventre émit un faible gargouillement. L'homme soupira de cette impatience non contrôlée mais ne cessa pas son activité pour autant.

Occupé à finir de laver la vaisselle, l'homme avait tout de suite reporté son attention sur ce qu'il faisait et ne prêta pas attention à ce qui se passa. La voyant juste tourner le dos, il se dis qu'elle devait méditer sur quelque-chose, ce qui n'était pas faux, bien qu'il ne le sut pas. Tout ce qu'il savait c'est qu'il avait bientôt finit et que la cuisson elle ne l'était pas encore.

Une fois qu'il eut finit de tout laver, il soupira de cette attente qui lui semblait déjà longue alors qu'il venait juste de finir de s'occuper. Le fumet qui sortait du four lui promettait mille délices et il avait plus que hâte de voir s'il avait été bon élève ou non. Mais surtout de pressé de pouvoir manger, ou plutôt déguster ce cake qui lui faisait de l’œil … Enfin du nez.

N'ayant plus rien d'autre à faire, curieux de voir ce qu'elle fabriquait de son côté , l'humain reporta entièrement son attention sur la féline et l'observa en silence, l'air neutre. Il avait toujours trouvé amusant d'avoir réussit à trouvé une autre personne avec des cheveux blanc comme lui, mais la comparaison s'arrêtait là entre eux deux. Tout le reste, ou presque, était opposé, la taille et surtout, le caractère.

L'homme ne réagit pas tout de suite, puis constatant que ce ne pouvait être qu'à lui que la féline s'adressait il la regarda dans les yeux un moment. Bien que se fut court, on aurait put croire qu'il s'était perdu dans le regard carmin. Puis il finit par répondre :

«  Rien de particulier, tu as l'air de sentir plus à l'aise et j'en suis content. », il fit une moue avant de faire, sur le ton de l'aveu. « Et j'ai hâte de goûter notre gâteau. »

Ce n'était pas vraiment tout, pendant qu'il l'observait il avait remarqué qu'elle était plutôt belle femme. Aussi stupide que cela pouvait paraître il n'avait jamais pris le temps de s'attarder sur ces détails, soit parce que ce n'était pas le moment, lors de leur course poursuite notamment, soit parce qu'il savait que s'il la regardait un tant soit peu trop longtemps il allait déchaîner son courroux. Mais là la situation s'y était prêté, d'après l'humain. Non pas qu'avait il n'eut pas d'avis ou bien qu'il n'ai pas remarqué quoi que ce soit, il savait qu'elle était agréable à regarder mais n'avait pas sut les raisons, parce qu'il ne les avait pas cherché. Bien entendu tout ceci resterait dans son crâne pour le moment, il n'était pas du genre à cacher ce qu'il pensait mais il aurait trouvé dommage de détériorer l’ambiance paisible qui s'était installée.

Il ne fallut pas plus de mots pour que l'homme se mit activement à mettre la table, comme si le fait de finir de mettre le couvert mettrait fin à la cuisson. Il avait noté le moment de gène chez l'albinos mais, comme d'habitude, ne préférait pas relever. Et puis ils étaient passé à autre chose. Il ne fallut pas longtemps pour que la besogne soit finie, de part la petitesse de l'appartement et aussi la rapidité avec laquelle il s'était attaché à faire cela. D'ailleurs une fois finit il jeta à l'albinos un regard plein d’impatience, seul elle pouvait lui donner le verdict : manger ou attendre encore. Bien qu'il ne parla pas, son attitude faisait pensé à l'enfant pressé de manger qui donne du : « Quand est ce qu'on mange ? » ou « C'est prêt ? » à sa mère. Un enfant de deux mètres tout de même.

Étant occupé à mettre la table, l'homme ne vit pas que le demoiselle s'était perdue dans ses pensées. En revanche lorsqu'elle lui annonça que le plat était prêt, il n'attendit pas plus longtemps pour la suivre et la regarder sortir le cake avec attention. Le fumet parvenait à à ses narines et cela le mit encore plus en appétit. D'autant plus que l'apparence était tout aussi délicieuse, tout seul il n'aurait jamais réussit un tel exploit. Il n'aurait même pas pensé à faire une telle préparation. Eloras supposait qu'elle avait eut des cours de cuisine plus jeune, pour sa part apprendre seul à cuisiner ne s'était pas révéler très fructueux donc sans cours il n'y serait sans doute jamais arrivé.

Puis la demoiselle lui présenta le plat qu'il huma avec plaisir, un léger sourire se dessina sur ses lèvres pour faire comprendre à quel point il était content de leur chef d’œuvre. Quelque chose qui sentait aussi bon ne pouvait qu'avoir un goût du même acabit. Si ce n'était pas le cas sa déception serait très grande, mais l'idée que le plat puisse être raté ne l'effleura même pas. Il accompagna la féline jusqu'à la table, à laquelle il s'assit prestement. D'une part il commençait à vraiment avoir faim et il était impatient de connaître le verdict : avait-il réussi son premier cake ? Même s'il fallait encore attendre que ce dernier refroidisse.