J'aime beaucoup ma maison, en bord de mer, c'est vraiment l'idéal. Dès le réveil, j'ai l'occasion d'entendre le bruit des vagues. Et dès le réveil, je peux parfois retrouver du sable dans mon petit-déj', quand il y a du vent et que je sors, je ne sais pourquoi. Bref, qu'est-ce qu'on s'en fiche, du sable, du vent, de l'eau, ce n'est pas ce dont je voulais parler. En réalité, ne pas avoir d'hybride pour m'amuser me manque un peu. Chez mes parents, plusieurs vivent avec eux, et j'ai toujours eu l'habitude de jouer avec. Il faut que je songe à aller voir ce que l'on peut trouver en animalerie. Le planning d'aujourd'hui est donc décidé ? Bien, je vais jeter un coup d’œil au magasin !

D'un pas léger, j'arrive devant l'animalerie, poussant la porte du magasin comme si c'était un gamin qui le faisait, mais pour un magasin de bonbons. Eh, je trouve ça génial, que nous, humains, nous soyons servis par ces créatures, c'est bien utile pour ne pas s'ennuyer. A peine j'entre qu'un bruit de mécontentement venant d'un vendeur se fait entendre. Loin de me mêler de ce qui ne me regarde pas, je me dirige vers la source du bruit. Je reste un peu en retrait, me retenant de rire.

« Bien  le bonjour, monsieur ! Vous me semblez occuper, mais, j'aurais besoin de renseignement. Lui là. » Je montre l'hybride qui grogne. « Est-il quelqu'un de drôle ? »

L'employé ne répond pas à la question, il me signale juste que je pose des questions anormales. Bien, bien... Ce n'est pas comme si j'avais besoin d'une réponse impérative. Je m'approche plus de l'hybride, ne me contenant plus mon rire.

« Comme tu as l'air heureux d'être ici ! Enfin, je n'en sais trop rien. Surtout, il s'amusait bien, l'autre impoli ! »

Oui oui, il a été impoli, ce vendeur. En bon maître, je m'amuse à regarder cet hybride de haut, il sait sa place, de toute évidence.

« Au fait, qu'est-ce que tu fait ici ? »

Peut-être que la raison est amusante à savoir, qui sait. Je ne sais pas s'il est là depuis longtemps ou pas. Si non, ce n'est que plus drôle ! Je lui souris, mon rire s'étant largement calmé.

J'éclate de rire, sans aucunes gênes. Il est sérieux ? Sait-il seulement qu'il n'a pas à me parler de la sorte ? J'en doute fortement. Vraiment, c'est un insolent. Qu'est-ce qu'il croit ? Que parce qu'il le demande, je me tairais ? Bel espoir... Je le regarde, pris de fou rire par moment, ce qui doit durer 10 bonnes minutes.

« J'imagine bien. Cela ne doit pas être très aisé de rester dans ce bruit ambiant, et cette atmosphère propre à cet endroit ! Tu devrais guérir rapidement de ta migraine, ne t'en fais pas. »

Ou sinon, du foutage de gueule. Je sais très bien que les hybrides ne sont pas surhumains, ils sont bien en dessous.

« Tu ne sais pas pourquoi tu es ici ? Que ce doit être troublant... Si tu n'as pas de maître, la question ne se pose même pas. Oh... Attend.  »

Il a bien demander 5 minutes de silence ? Je compte jusqu'à 5 intérieurement. C'est bien loin des 5 minutes, mais ça me semble suffisant.

« Voilà, un silence de cette ampleur doit être assez, je suppose. Je n'ai pas trop respecté ton souhait, mais j'ai essayé de faire au mieux ! »

Je souris en lui parlant, et non, ce n'est pas de la sympathie, c'est juste pour rire de lui, une réponse à son sourire moqueur, peut-être.

Mais... Il n'est pas gêné, celui là ! J'aime les gens avec du caractère, mais il n'a pas à me parler comme ça. Je ris légèrement lorsque le vendeur lui assène le coup.

« Ce n'est rien. Vu la façon dont vous traitez ces animaux, il apprendra vite ! On n'a pas répondu à ma première question, mais ça se vérifie, il est plutôt marrant. »  

C'est vrai... Je continue de sourire, quoique avec une certaine froideur dans les yeux. Il a du travail à faire, et il doit soigner son langage. Je me tourne vers le vendeur avec beaucoup plus de chaleur dans le regard.

« Pouvez vous nous laisser tranquille ? Bien que j'approuve vos méthodes, c'est relativement pénible de converser avec quelqu'un qui interrompt le dialogue pour frapper. Je peux le faire moi-même, si ça ne dérange pas ! »  

L'employé semble retissant, mais après plus d'insistance de ma part, il nous quitte enfin. Je joue avec le bâton avant de le poser en appuie sur la cage.

« Je te fait chier ? Que je suis navré... Ne me prend pas au sérieux ! Je n'aime pas qu'un insecte dans ton genre me parle de la sorte. Tu comprends j'espère ? »

Mais oui, il comprend ! Ou alors, il est stupide.

Pour l'instant, je ne compte pas prendre le bâton pour le frapper. Pourtant, l'envie de le faire commence à me brûler la main. Je ris à cette pensée, mais il n'y a pas que ça qui provoque mon hilarité. Son sourire. Il est en mauvaise posture, et pour toujours inférieur à moi, mais il se met à rire.

« Haha... ! Bien, mais je ne suis pas là pour te faire plaisir. Et même si tu affirmes ne pas aimer me parler, je ne vais pas embêter une autre bestiole pour te laisser en paix. Aussi, permet moi la rectification de ta dernière phrase, nous n'avons pas de point commun, aussi futile soit-il, c'est insultant de dire ça. »

J'aime tellement embêter les gens ! On pourrait dire que l'animal en face n'a pas de chance, on pourrait, ça ne changerait rien, les hybrides n'ont pas à avoir de chance à leur disposition. Je lance un regard rapide à ses chaînes.

« Arrête de tirer dessus, ça ne t'amènera à rien ! Un quelconque espoir de liberté, qui sait ? »

Je laisse échapper un soupir moqueur. Il pense qu'il pourra se libérer ? J'ai bien choisi ma cible ! Même s'il n'a pas de  désirs de libération, il possède des réactions drôles, qui ne m'ennuient pas. Bien que, je le reconnais, cela peut m'agacer.

Elle menace carrément de faire violence, la bestiole ! C'est d'une stupidité... Il veut sérieusement se prendre un coup de bâton dans la figure ? Je ne suis pas adepte de cette façon de faire, mais y avoir recours ne me dérange pas plus que cela. Je commence à peine à répondre que le bruit métallique de la chaîne explosant dans la cage coupe cours à mes paroles.

Premier réflexe, saisir le bâton pour m'en servir de défense. Le deuxième, rire en me rendant compte que ma réaction trahit bien le certain malaise qui persiste longtemps après la connerie qui m'a fait perdre un œil. Serais-je idiot ? Loin de là ! Mais... J'aurais pu mieux gérer ma surprise.

« Je ne tolérerai pas de remarque là-dessus... »

Je joue avec le bâton avant de le regarder en souriant, faisant abstraction de mon geste précèdent.

« Oui, ces chaînes sont peu solides ! Je dois dire que tu as beaucoup de chance là-dessus. Je ne t'encourage pas à continuer ainsi, mais plutôt à accepter ta condition. Tu dis mon sourire agaçant, mais parlons du tien. Il est vraiment très agaçant. Tes agissements sont aussi agaçants. »

Si je ris, c'est un rire beaucoup plus stérile qu'avant. C'est marrant un hybride qui pense avoir les mêmes droits qu'un humain, mais il faut les ramener à la raison rapidement, sinon, ça devient pénible.

Je le sais ça. Comme si de nous deux, l'un était là pour faire plaisir à l'autre ! Ce serait très étonnant à voir. Je ne lâche certainement pas le bâton, son air est énervant. Il se permet, alors qu'il n'est qu'un misérable hybride, de me tenir tête, et de continuer sur sa lancée. Son intelligence est trop réduite pour qu'il arrête de tirer ? Il n'y a même pas à se poser la question !

« Personne n'est là pour ça ! »

Je ne vais pas lui faire le plaisir d'arrêter de rire, ni même d'arrêter de sourire. C'est donc rapidement, fortement, et précisément au niveau de son visage, sans m'arrêter de sourire, que je frappe avec le bâton. Je ne lui laisse pas le temps de se rendre compte, et ce soit être un sourire méchant qui passe sur mon visage à ce moment, mais qu'importe.

« Vas-tu stopper ça tout de suite... ? Tu ne sauras pas mon nom, je ne suis pas ta victime. Et fais taire ce rire insupportable, s'il te plait. »  

Il doit saigner avec le coup porté. Je ne regrette absolument pas, c'est de sa faute !