Et uuune nouvelle journée qui s’annonce. Pas spécialement plus joyeuse que les autres. C’est sans aucun doute pour ça que Cearbhall se réveilla comme à son habitude aux alentours de 14h. Et qu’il décida à se lever une heure plus tard parce que glander dans son lit c’est plus qu’agréable. Parfois. Même surtout lorsque c’est le bordel complet partout autour de soi. Non mais parce que Cearbhall ranger quelque chose, on peut toujours rêver. Sauf dans quelques rares cas. Sinon c’est beaucoup plus simple de tout lancer à terre. Et c’est plus simple à retrouver après aussi. Sauf pour les chaussettes. Mais ça, même quand on les range on les retrouve jamais par paire alors bon hein. Ceci dit, le blond délavé se rendait bien compte qu’il fallait faire quelque chose. Parce que ça commençait à être le chaos. Sauf aux endroits où il y avait des cadres de Craig ou quoique ce soit d’autre en sa mémoire.

Bref. Il se leva enfin, soupirant et passant une main dans ses cheveux, avant de se rendre automatiquement dans la salle de bain. La salle qu’il employait certainement le plus. Même si en soit, il n’avait pas besoin d’y rester une heure et demie, il le faisait quand même, pire qu’une fille. Alors qu’il reniait toute comparaison entre lui et elle. Mais on ne le changera certainement jamais. Etouffant un bâillement, il en sorti donc et voulu se prendre quelque chose à manger. Mais fut attaqué au passage par une vaisselle sauvage. Qui devait être là depuis…Non on ne veut pas le savoir. On va se contenter de savoir qu’il s’est simplement fait attaquer par de la vaisselle. Il changea donc une nouvelle fois de plan, ne pouvant arriver au frigo sans devoir faire preuve d’une certaine souplesse s’il ne voulait rien casser. Et la souplesse…Autant ne pas en parler non plus hein.

Cearbhall prit donc une décision incroyable. Celle de faire quelque chose. Au point où il en était, il ne pouvait faire autre chose non plus hein. Sauf s’il voulait finir étouffé sous la vaisselle. Deux choix s’imposaient donc à lui. Soit faire le ménage à lui tout seul, soit trouver quelqu’un pour le faire. Le choix fut très vite fait. Parce que une nouvelle fois, lui faire le ménage…J’aurais peur à la place des assiettes. Il réfléchit un instant, se demandant ce qu’il pouvait bien faire, avant qu’une idée ne lui vienne en tête. Ce qui faisait fureur maintenant dans la ville, c’était les hybrides. La seule raison pour laquelle il n’en avait pas encore prit…C’était que…Bah que ces derniers temps il était resté enfermé, ne sortant que lorsqu’il fallait soit faire des courses, soit aller travailler. Point final. Maintenant, il était donc temps de réagir.

Il sortit, et se rendit donc en ville, mains dans les poches, se dirigeant d’un pas machinal vers l’animalerie. A vrai dire, il n’y avait jamais mis les pieds, il était juste passé quelques fois devant, sans y faire réellement attention. Mais cela ne l’empêchait quand même pas de savoir où elle se trouvait. Il y entra donc une fois arrivé à destination et déambula les trois premières minutes. Des hybrides chats et des hybrides chiens, il n’en manquait pas. Cearbhall lui, cherchait quelque chose de plus original. Comme sa coiffure quoi par exemple. Et donc, après quelques minutes de recherches, il tomba sur un hybride qui attira son attention. Ou plutôt une. Une hybride grenouille. Il pencha la tête, l’observant, ne pouvant s’empêcher de se dire que les grenouilles étaient les animaux préférés de Craig. Les mains toujours dans les poches, il l’observa sans rien dire un instant avant de s’accroupir légèrement, lui adressant la parole.

« Hey, ça te dirais de changer d’eau ? »

Non il avait rien trouvé de mieux à dire. Mais bon, au moins il avait dit quelque chose et s’il comptait l’adopter, il fallait bien que ce soit lui qui la choisisse, cela n’allait pas être le contraire. Par conclusion, il devait l’aborder, ce qu’il avait donc fait juste maintenant. Par contre, il avait décidé de faire les présentations plus tard. Tout d’abord, il en profitait pour la regarder, elle semblait différente des autres. Plus petite aussi mais cela ne le dérangeait pas, au contraire. Il n’aimais pas spécialement ce qui était grand de toute façon.

Beufezugnzu. Ouais Beufezugnu, c’est très joli vous ne trouvez pas ? Moi je trouve ça vachement classe. Mais on s’en contre fiche. Je disais donc, Beufezugnu. Elle l’avait appelé Monsieur. Il avait l’impression de s’être ramassé 40 ans dans la figure d’un coup. En même temps elle allait pas lui parler comme si c’était son meilleur pote. Donc il ferait mieux de ne pas relever. Parce que le connaissant, si elle n’avait pas dit monsieur, il aurait râlé parce qu’il aurait peut-être pris ça comme une marque de manque de respect. Et de toute façon, il est jamais content. Alors faut bien qu’il se fasse une raison et qu’il se la ferme ne serait-ce qu’une fois. D’ailleurs c’est ce qu’il fit. Non pas parce qu’il avait décidé de se taire, mais parce que quelqu’un venait de les interrompre grossièrement.

Autant dire que le faux blond se retint grandement de lui répondre d’aller voir ailleurs si il y était, après même pas trois mots. Il se contenta de lever les yeux au ciel d’un air exaspéré, face à l’hybride. On ne voulait pas lui foutre la paix ne serait-ce qu’une fois dans sa vie ? Non, c’était dans la nature humaine de faire chier les gens, point final. Il remonta d’un air négligeant ses lunettes avant de se tourner légèrement, de sorte à faire face au vendeur, qui venait de finir son discours. Il essayait de lui refiler un de ses chats de compagnies ? Crève. En plus, un détail avait retenu son attention. Une hybride effrontée il avait dit ?

Qu’avait-elle bien pu faire pour mériter ce surnom ? Il n’en savait trop rien, et ne cherchait pas à le savoir. La seule chose qui lui passa par la tête fut que au moins, elle, ne se laissait pas marcher sur les pieds. C’était peut-être une bonne chose. Avoir quelque chose qui se plie à ses quatre volontés sans réfléchir, ce n’est pas ce qu’il y a de plus amusant. Même si il se doutait bien que tout le monde n’avait pas les mêmes idées que lui sans doute. Bref. Rien que pour faire rager en quelque sortes le vendeur, il le laissa partir, faisant semblant d’être intéressé par ce qu’il disait. Bien sûr qu’il s’en fichait comme de sa première chaussette. Il ne l’écoutait déjà plus, il voyait juste qu’il bougeait les lèvres et c’était tout.

Non dans sa tête, il savait déjà celle qu’il allait prendre. Ou presque. Il allait quand même se renseigner un peu plus sur elle avant. Mais pas auprès du vendeur. Vu comme il venait de la démonter, il ne ferait que continuer. Maintenant il était conscient qu’elle allait certainement plus se mettre en valeur. Mais peu importe. Il était un gros chieur, et il suffisait pour qu’on lui dise de prendre un autre hybride pour prendre l’hybride en question. Et puis au risque de se répéter, les grenouilles, c’était les animaux préférés de Craig. Et ce dernier n’aimait pas voir les hybrides chats et chien tenus en laisse dans la rue.

« Hm. Non. Ils ne m’intéressent pas tellement. Pas du tout en fait. J’la préfère. Et puis, si elle vous cause du souci pourquoi n’pas la vendre ? Ca vous en débarrasserait. »

Il lui tourna résolument le dos, regardant l’hybride jouer avec…Il ne savait pas trop. Ca avait l’air d’être un caillou en fait. Et elle avait changé d’apparence, elle semblait nettement plus…humaine on va dire ça comme ça. Il haussa vaguement un sourcil, continuant de la regarder

« T’aimes bien la caillasse ? »

Bon la tentative de faire ami-ami avec le premier hybride venu n’est pas encore au point. Mais c’pas comme si Cearbhall allait un jour réussir à faire ami-ami avec quelqu’un. D’ailleurs il s’en fichait un peu je pense. Mais bref, maintenant il fallait qu’il en sache un peu plus avant que le vendeur ne l’interrompre une autre fois. Ce serait bien.

« T’as des spécialités ? »

Il remit ses mains dans les poches, plus par habitude qu’autre chose, mettant légèrement ses épaules en arrière, plus pour les étirer qu’autre chose, avant d’enlever une de ses mains, la passant d’un geste nonchalant dans ses cheveux, une mèche blonde lui gâchant légèrement la vue. Oui il passait une heure trente le matin dans la salle de bain pour se décoiffer n’importe comment après dans la journée. Mais autant ne pas relever, il pourrait le prendre mal. Comme beaucoup de choses d’ailleurs.

Elle a souri, mais avec ça il ne sait toujours pas si elle aime ou non la caillasse. Mais faut dire que cette question était plus que ridicule aussi hein. Qui va aller demander à n’importe qui si il aime les cailloux ? Franchement. Personne. Moi si on me le demande je ne souris même pas, je m’en vais plus loin en ignorant la personne. Quoique. Si c’était Cearbhall, je crois que je me serais déjà éloigné depuis trois heure rien qu’en voyant sa carrure et voyant qu’il veut me parler. Je serais pas rassuré qu’un mec comme ça vienne me voir. Même si c’est pour me demander l’heure. D’ailleurs, elle ne semblait pas tout à fait rassurée non plus. Bien que cela ne se voyait pas très fort. Pas assez pour que le blond ne le remarque. Il n’était pas forcément très perspicace non plus il fallait bien l’admettre.

Il la regarda donc boire, avant qu’elle ne recrache l’eau bue, qui heureusement ne le toucha pas. Bon en soit, ça n’aurait pas été la fin du monde. Mais il n’empêche qu’il n’aurait pas apprécié. Et que ça aurait donné une raison au vendeur de revenir et de lui dire une nouvelle fois de ne pas l’adopter parce qu’elle ne savait pas se tenir et blah blah. Enfin, il ne comprenait pas trop pourquoi elle avait craché. Sa question d’avant était encore plus bizarre non ? Mais elle lui répondit, c’est le plus important. Changer son apparence ? C’était intéressant, mais pas spécialement utile. Bah, c’est pas comme si lui-même était utile hein. Ceci dit, il tiqua légèrement. Enfin même un peu plus que légèrement. Pour tout dire on aurait dit qu’il s’était déconnecté de toute réalité.

Son regard se vida un instant, parti dans une des contrées lointaine que contenait les souvenirs. Un homme marié ? Aucune chance. Tout comme pour devenir père. Enfin, un père à part entière. Qui s’occuperait de sa progéniture quoi. Parce que père, ça il aurait toute les chances de l’être déjà, et à vrai dire il n’avait aucune envie de le savoir. Bref, aucune chance parce que l’unique personne avec qui il aurait pu faire sa vie était partie définitivement, et il n’y s’y faisait toujours pas. Sans doute qu’il n’y s’y ferait jamais. Blessé au plus profond de lui-même comme il ne l’avait jamais été, il lui en serait difficile. Et en y repensant, il se renfrogna et serra légèrement les poings, avant de revenir sur terre et de se rendre compte que l’hybride avait complètement changé d’apparence. Ainsi donc, c’était vrai ce qu’elle disait ?

Soit, elle se rapprochait, lui disant qu’elle était autonome et qu’elle savait faire le ménage et la cuisine. C’était le principal non ? Pour lui en tout cas ça l’était. En tout cas, elle n’aurait pas trop de quoi chômer les premiers jours vus l’état de l’appartement. Il allait lui répondre, quand une nouvelle fois on vient les interrompre, bien que cette fois-ci ce ne soit pas le même vendeur. Et il ignora plus ou moins le blond délavé. Chose que ce dernier n’apprécia pas particulièrement. Par contre ce qu’il apprécia déjà plus, ce fut la répartie de l’hybride. Chose que l’homme ne sembla pas aimer. En même temps, il pouvait le comprendre, mais le blond trouvait que c’était quand même bien fait pour lui.

Sauf qu’il décida d’en venir aux mains . Bon, Cearbhall n’avait pas grand-chose à dire sur ce point-là, vu le nombre de fois qu’il a utilisé cette méthode mais quand même. Il s’abstient de le faire devant tout le monde et qui plus est dans son magasin. Et l’hybride, Midori comme elle l’avait dit, en rajouta une couche. Ce qui n’était pas la meilleure des choses à faire. N’ayant pas plus envie de perdre son temps, ni qu’elle ne se fasse violenter gratuitement par sa faute en quelques sortes, le blond se rapprocha du vendeur, posant une main sur son épaule l’air absoluuuuument pas menaçant. Pas du tout du tout.

« J’lui ai parlé et j’ai demandé à l’autre vendeur d’me laisser. Aussi, j’vous d’mandrais de la lâcher, j’la prends. »

Et on s’en fiche si elle n’est plus à vendre, il trouvera le moyen de l’avoir quand même. Après tout le client est roi non ? On va dire que oui . Et il va certainement leur faire comprendre aussi qu’il vaut mieux éviter de le contrarier. Quoique, ils l’ont peut-être déjà saisi ça.