Les couloirs qu'il avait traversés étaient vides, c'était une chance en soi.

-*À gauche, puis à droite après la salle des incubateurs...*

Il emprunta un couloir vers le quartier d'isolement, là où il se rappelait où ses compagnons d'infortune étaient enfermés. Les sous-sols du centre étaient organisés de manière assez simple : au rez se trouvait les bureaux et les laboratoires où les mutagènes expérimentaux et les "volontaires désignés" étaient enfermés et injectés; le premier sous-sol contenait les sujets de classe A et B, les moins dangereux et d'une force égale à un humain, ainsi que les salles de test. Le second sous-sol contenait les sujets de classe C à E, dont les facultés physiques et autres les rendaient à la fois trop dangereux et précieux pour les laisser proche d'une sortie, ainsi que "l'arène" et les systèmes de maintenance. Kirya était un "sujet de classe D", un des plus dangereux, mais pas encore le plus mortel. Hexa avait été classée C. Les sujets A et B étaient soit des enfants, soit des animaux.
Sa cellule avait été isolée des autres à cause de sa nature "agitée", et se trouvait à l'opposé des autres cellules. Il devrait donc se faufiler jusqu'au quartier d'isolement et libérer les autres s'il voulait avoir une chance de s'en tirer.
Il se retrouva face à la porte coupe-feu des cellules. Il passa la carte magnétique du garde et passa la porte pour se retrouver nez à nez avec l'un des gardes. Il eut tout juste le temps d'épauler son fusil avant que Kirya ne tire une balle en plein buffet et ne lui fracasse à son tour les os. Maintenant, le coup de feu risquait d'alerter les autres gardes.

-"Sept ?"

Une petite fille dont la tenue aurait pu être qualifiée de sous-vêtements se tenait à la porte de sa cellule, serrant les barreaux dans ses petites mains. Son petit corps était couvert d'ecchymoses et de coupures, résultat d'un garde bourré et de combats contre les mutants dans l'arène. Kirya lui ouvrit la porte et lui donna le trousseau du garde fraîchement refroidi.

-"Aide-moi, Hexa, on doit faire vite !"

la petite fille trottina vers la cellule la plus proche et se mit à essayer les clefs l'une après l'autre tandis que Kirya s'occupait du mur opposé. Au Bout de plusieurs essais, il ouvrit la porte arborant le nom de "Hastuur".

-"Quattro, sors de là !"

Un jeune homme blond se leva et sortit en trombe de la porte pour aller aider Hexa. l'instant d'après, ce fut la porte "Samael" qui s'ouvrit, laissant entendre l'air s'engouffrer dans la pièce hermétiquement scellée, laissant une jeune adolescente au teint halé sortir.

-"Muito Obrigado, mon mignon !"

-"Remue-toi, Duas, les gardes vont se pointer sous peu !

Pendant ce temps, Hexa et Quattro avaient libéré San "Obake" et Five "Héracles". Seuls manquaient Acht et Primus, enfermés dans les cellules de l'abri...

-"Tu es sûr de toi, Hombre ? Je peux t'accompagner..."

-"Il faut que tu t'occupes de faire sortir les autres, je te l'ai dit."

-"Mais Sept..."

-"Je m'en tirerai, Hexa, ne t'en fais pas pour moi. Allez libérer ceux qui sont capables de raisonner, Et n'oubliez pas de prendre Aka-nee, elle nous a suffisamment pour qu'on lui épargne le massacre."

-"J'aime pas te laisser partir seul, petit."

-"J'ai la peau dure, Five, tu le sais mieux que tout le monde."

Maintenant qu'il se retrouvait dans le quartier sécurisé, il aurait peut-être dû l'emmener avec lui... Les gardes n'avaient pas encore sonné l'alerte, il avait encore l'avantage de la surprise, mais ces salopards étaient armés pour partir en guerre. Chacun d'entre eux avait une armure tactique renforcée, blindée pour résister à un tir de petit calibre à bout portant. Kirya sentait encore la douleur des prélèvements de corne qu'il avaient effectués sur lui pour confectionner ce blindage.
Mais Kirya savait une chose : si ces ersatz de son blindage naturel étaient sans pareil contre les armes à feu, ils demeuraient lourds et trop souples aux jointures pour éviter le coup du lapin ou les déboîtements osseux.
Kirya se plaqua contre un mur, approchant du coin du couloir, et jeta un bref coup d'oeil : deux gardes, chacun devant une porte renforcée.

-*Ca ne devrait pas être trop compliqué...*

Le béhémoth sorti un fumigène de sa poche, trouvé sur le garde qu'il avait assommé précédemment. Il dégoupilla le cylindre qui se mit aussitôt à fumer et le jeta vers les gardes qui se mirent à tousser. En moins de trois secondes, les deux gardes étaient aveuglés par une épaisse fumée blanche.

-"Nom de Dieu KHOFF !!! URF ! C'est quoi cette..."

SCHKROCK !

-"Max ? C'était quoi, ce bruit ?"

PAF ! BONG ! KRK !

la fumée commençait déjà à s'estomper, laissant Kirya entrevoir les deux portes qui l'intéressaient. Il s'approcha de celle qui portait l'inscription "Kraken" et l'ouvrit, laissant s'échapper de la pièce une odeur humide.

-"Acht ! Viens m'aider à sortir Primus, on se tire !"

-"Vraiment ?"

-"Vraiment, Si tu te dépêches de sortir de cette baignoire !"

Acht sortit de la pataugeoire qui occupait les quatre-cinquièmes du sol de sa cellule et aida Kirya à ouvrir l'épaisse porte d'acier sur laquelle avait été gravé "PRIMUS". Ils devaient faire vite, sinon les gardes finiraient par s'apercevoir de leur disparition.

La porte n'avait plus été ouverte depuis un moment, et cette immobilité se sentait dans les gonds en manque d'huile.

-"La vache... !"

-"Encore un effort, je sens que ça cède !""

L'épaisse porte renforcée céda aux assaut du béhémoth et de l'ichtyosapiens, laissant une odeur de poussière et de renfermé s'échapper de la cellule. une silhouette assise au fond de la cellule se redressa péniblement.

-"Qui est-là

-"C'est nous, Primus. Bouge-toi, on se tire d'ici !"

-"On s'échappe ? Les gardes..."

-"Je m'en occupe si tu m'aide. GROUILLE !"

Le jeune homme avança vers eux en titubant, tendant devant lui ce qu'on aurait apparenté à des ailes de chauve-souris. La mutation de Primus avait fait s'allonger tous ses doigts à l'exception des deux pouces, et avait étiré la peau en une membrane suffisamment robuste pour lui permettre de s'envoler. Incarner le plus vieux rêve de l'humanité, dans ce laboratoire, avait cependant des airs de cauchemars.
Acht prit Primus par le poignet, prenant le rôle de chien d'aveugle auprès de lui. La cécité du jeune homme ne l'empêchait cependant pas de "voir".

-"J'entends des pas dans les escaliers... Des bottes."

-"On va grimper par le monte-charge, il monte jusqu'au premier sous-sol."

Le trio monstrueux prit alors ses jambes à son cou vers la direction opposée à l'escalier. Au détour d'un couloir, Kirya sentit le sol devenir mou et ses pas s'alourdir avant que la pièce entière ne bascule...

Le mercenaire se réveilla avec une sensation étrange sur son visage.Pas désagréable, tout du contraire, mais persistante et... Moite.
Après avoir lutté un long moment contre la tiédeur confortable de la paillasse et la relative obscurité qui couvrait la tente, il parvint à soulever une paupière et découvrit l'origine de cette sensation qui l'avait accueillie dans l'éveil. Au court de la nuit, son visage et celui de Fuyuko se sont positionnés de telle façon qu'ils étaient à présent littéralement nez-à-nez, les lèvres se touchant à peine.
Kirya n'osait pas bouger, à la fois car il ne voulait pas réveiller Fuyuko en bougeant, ensuite car il n'en avait tout simplement pas envie. Il étira un sourire, puis ferma les yeux, profitant de l'instant en faisant mine de dormir. Il était curieux de voir comment Fuyuko réagirait en se réveillant ainsi ?

Fuyuko commençait à remuer doucement, émergeant à son tour du pays des rêves. Lorsqu'elle rouvrit les yeux, elle constata que Kirya et elle se trouvaient nez à nez... Elle réfléchit un court instant, puis embrassa brièvement Kirya, remuant doucement sa queue de renard.

"Kwyuh!"

Kirya ouvrit une paupière, étira un sourire et embrassa Fuyuko à son tour, la serrant tendrement dans le creux de son bras.

-"Bonjour ma princesse..."

Il frotta doucement son nez contre celui de Fuyuko, lui caressant doucement le dos. Le soleil ne s'était pas encore levé, laissant la tente plongée dans la pénombre. Le mercenaire pouvait voir les yeux de sa belle briller d'un éclat doré à quelques centimètres de lui, sentir sa peau se réchauffer contre la sienne, la queue touffue s'agiter doucement et lui chatouiller la peau... Le genre de réveil qui ne vous donne vraiment pas envie de vous lever, même si la ville était sur le point d'exploser.
Son doigt s'enroula dans une mèche de cheveux roux, jouant avec en souriant.

-"J'ai rêvé de toi endormie dans une méridienne..."

"Plongée dans le coma" dans une méridienne aurait été plus exact, mais c'était basiquement un sommeil vraiment très profond, non ? Inutile de plomber un réveil aussi agréable.

Fuyuko sourit doucement, remuant une oreille.

"Moi, j'ai rêvé que j'étais dans une pièce immense, avec plein de portes partout et des escaliers dans tous les sens!"

Kirya étira un sourire en levant un sourcil. La pièce qu'elle décrivait était aussi singulière que celle de son rêve.

-"Il y avait aussi un lapin blanc en gilet avec un montre ?"

Kirya roula sur le côté, se mettant à quatre pattes au dessus de Fuyuko. Le mercenaire était toujours tout contre la jeune femme, ne brisant pas le contact peau contre peau, mais n'écrasait pas Fuyuko sous son poids, l'équilibrant sur ses genoux et ses coudes.
La jeune renarde était prise entre le lit de paille et de draps et le corps du mercenaire qui la confinait dans un espace à peine suffisant pour qu'elle puisse bouger ses bras et jambes. Les yeux bleu acier de Kirya étaient plongés dans ceux de la renarde, ses lèvres effleurant celles de la renarde.

-"Pour moi, c'était une grande pièce avec des rideaux rouges en guise de murs, avec des bibliothèques, des tableaux et des établis en désordre. Tu étais au milieu de tout ça, dormant comme un ange."

Une des mains du béhémoth caressait la renarde derrière l'oreille, l'autre s'attardant sur son épaule. Ses lèvres se posèrent sur celles de la renarde, sans vraiment l'embrasser. Plutôt comme un jeu, une caresse taquine. Les lèvres inférieures du couple d'amoureux glissaient l'une sur l'autre comme une caresse, les yeux dans les yeux.

Fuyuko frissonna doucement, regardant Kirya en remuant une oreille.

"Ca ressemblait à un grand labyrinthe d'escaliers... Avec des portes hors d'atteinte... D'autres verrouillées... Et au loin, assis sur un morceau d'escalier qui flottait, il y avait quelqu'un... qui semblait jouer avec un pantin..."

Un marionnettiste ? Kirya avait des appréhensions quand à ce détail, mais n'en laissa rien paraître.

-"Tant que ce n'était pas toi qui lui servait de poupée..."

Il prit doucement les poignets de Fuyuko et en posa une sur son dos, l'autre sur l'une de ses cornes. Il étira un sourire taquin, susurrant dans le creux de l'oreille de la renarde.

-"Te ficeler avant de te faire des choses est un privilège que je me réserve."

Le mercenaire mordilla doucement le bord de l'oreille de Fuyuko, puis le bout de son nez, sa lèvre inférieure et, après plusieurs secondes de ce petit jeu, lui vola un baiser en éclair.

Fuyuko frissonna vivement et sourit joyeusement, remuant ses oreilles.

"Non, je pense qu'il était plus une représentation de ma mémoire, ou alors un guide... Par contre, il y une partie de mon rêve qui ne me revient pas... C'est grave..?"

Kirya haussa les sourcils. Il lui arrivait de ne pas savoir se rappeler d'un rêve, comme si des morceaux s'étiolaient au cours de la nuit. Mais dans le cas de Fuyuko, c'était un peu spécial, vu qu'il y avait un squatteur à prendre en compte. Le mercenaire prit un instant pour réfléchir, puis dégagea le front de Fuyuko des mèches de chevaux qui le couvraient.

-"Est-ce que tu crois que c'est quelque-chose d'important ?"

Kirya répondait à une question en posant une autre question, certes, mais ce n'était pas par hasard.

-"J'ai parfois des trous de mémoire, moi aussi, mais ce sont des choses qui ne sont pas toujours importantes. Au pire des cas, je m'en souviendrai alors que je n'y pensais plus du tout. C'est pas grave d'oublier, mais si tu crois que c'est très important, alors je ferais tout mon possible pour t'aider à t'en souvenir."

Le mercenaire sourit, se laissant peser doucement contre la renarde.

-"J'ai promis de t'aider à retrouver la mémoire, non ?"

Un souvenir reste un souvenir, Et Kirya n'avait aucun problème à tenter d'aider Fuyuko si elle jugeait que ce souvenir était très important. Le mercenaire posa le bout de son nez contre celui de sa belle, souriant joyeusement.

Fuyuko sourit doucement et remua les oreilles.

"Oui, c'est vrai! Mais si je l'ai oublié, c'est que ce n'était pas très important!"

Kirya hocha doucement la tête. Dans un coin de sa tête, il ne pouvait s'empêcher de se dire que ce souvenir avait peut-être de l'importance pour quelqu'un d'autre qui ne voulait pas de témoins. Fuyuko regarda Kirya en souriant.

"J'espère que la journée ne sera pas trop agitée..."

Le soleil ne s'était pas encore levé, mais la lumière avait commencé à se frayer un chemin dans la tente. Il serait bientôt l'heure d'aller prendre le petit-déjeuner.

-"Un tournoi de joute va avoir lieu en début d'après-midi. Il va falloir s'attendre à croiser l'agité d'hier..."

Kirya prit une expression amère en repensant à ce cavalier qui avait tenté de les frapper hier. Ce "James" avait juré de se montrer aujourd'hui pendant le tournoi, et il y avait fort à parier qu'il n'aurait pas l'intention de les laisser tranquilles à moins de se faire battre. Le mercenaire caressa la joue de Fuyuko, étirant un sourire.

-"Mais avant la joute, je suis affecté à vous escorter partout où vous irez, Altesse."

Kirya cumulait les rôles de Maître d'armes et de Capitaine des gardes. Hors le capitaine avait pour ordre de rester auprès de la princesse et d'assurer sa sécurité. c'était davantage un rôle qu'un devoir, mais ça lui donnait une bonne excuse pour rester auprès de Fuyuko.

Fuyuko sourit doucement, remuant une oreille.

"Et si on allait déjeuner? J'ai faim!"

Kirya n'eut pas le temps de prononcer le moindre mot que son estomac se faisait déjà entendre. L'idée d'un déjeuner semblait l'avoir déjà convaincu.
Kirya retint un rire et embrassa à nouveau brièvement les lèvres de Fuyuko.

-"Habillons-nous, alors. Tu ne veux pas déjeuner toute nue devant le camp entier, non ?"

Le béhémoth se redressa, attrapa la robe de Fuyuko et la lui fourra sur la tête avant de lui papouiller le ventre. Quitte à devoir s'habiller, autant en profiter pour s'amuser encore un petit peu. Il enfila ses braies et sa chemise, puis s'empara de sa cotte de maille qu'il entreprit d'enfiler.
Quelques minutes plus tard, le mercenaire avait revêtu toute la moitié inférieure de l'armure et s'attaquait avec difficulté à attacher le plastron. Ses bras étaient encore assez souples pour atteindre les attaches, mais les fermer était une toute autre histoire.

-*Saleté, comment j'avais fait, hier ?*

le mercenaire se tordit le bras au maximum pour tenter de fermer la maudite ferblanterie, avouant silencieusement que tout se passait moins bien qu'hier...

Fuyuko, elle, venait de terminer d'enfiler sa robe et était occupée à cacher ses oreilles dans sa chevelure.

"C'était plus facile hier, quand on avait eu de l'aide..."

Kirya se retourna et s'approcha de la renarde, l'aidant à enfiler son foulard. Il en profita pour rajuster la robe, lui poser son diadème, prêtant un soin tout particulier à rendre sa princesse aussi belle qu'une vraie damoiselle au sang bleu. Bientôt, Fuyuko était toute belle, prête à éblouir quiconque croiserait son chemin.

-"Tu sais que j'adore prendre soin de ma déesse des moissons, non ?"

Il se remit à se débattre avec son armure, tentant tant bien que mal de serrer les sangles du plastron. Après, il devait encore enfiler ses spalières et ses pièces d'armures couvrant les bras, et enfin enfiler son heaume. Ce n'était pas impossible, mais difficile à faire soi-même...

Fuyuko sourit et décida d'aller aider Kirya qui avait bien du mal avec le plastron.

"Ca ira mieux avec un peu d'aide, non?"

Kirya sourit et laisse Fuyuko serrer ses sangles. Moins d'un quart d'heure plus tard, le mercenaire était de nouveau en armure complète, chaque jointure parfaitement ajustée. Seul manquait le casque. Il se saisit de la pièce d'armure et se tourna vers Fuyuko en se penchant un peu.

-"J'ai quelque-chose pour toi, avant d'enfiler ce casque..."

Il glissa une de ses mains derrière la nuque de Fuyuko et s'approcha un peu plus, embrassant tendrement les lèvres de la renarde. Le béhémoth garda sa douce kitsune captive un petit moment, puis abandonna un bref coup de langue sur la pointe de son nez en souriant.

-"Ca m'aidera à patienter jusqu'à notre prochain moment en tête-à-tête."

Il serait en effet étrange qu'un maître d'armes n'embrasse une princesse devant une foule entière sans faire sensation. Et même si Kirya n'en avait rien à faire de la foule lorsqu'il embrasse Fuyuko, il n'est pas dit que le reste du campement n'adhère totalement à un manquement aussi flagrant de l'étiquette.

Fuyuko frissonna et sourit joyeusement, penchant légèrement la tête.

"Oui... Allons manger, ça nous occupera l'esprit!"

Kirya approuva en souriant juste avant d'enfiler son armet. Il écarta la chute de toile qui fermait la tente, prenant Fuyuko par la main, et tous deux prirent la direction de la tente où ils avaient prit leur repas la veille.
Seuls la poignée de gardes qui avaient veillé cette nuit pour assurer la sécurité étaient présents, assis près du feu de camp pour réchauffer leurs os glacés par la nuit fraîche des bords du fleuve de la ville. Les cuisiniers s'affairaient à préparer le repas du matin, certains donnant des boissons chaudes aux gardes frigorifiés.
Kirya s'assit avec Fuyuko à la même place qu'hier, assez étrangement inoccupée malgré sa proximité de l'âtre. La cuisinière leur apporta une miche de pain encore chaude dont l'odeur ouvrit l'appétit du béhémoth.

-"Qu’y a-t’il de bon ce matin ?"

-"Des fruits et du lait chaud aux épices. on a aussi du beurre et de la confiture."

-"Encore mieux qu'à l'hôtel, dites-donc."

Kirya avisa la table voisine où trônait une imposante corbeille de fruits remplie à ras-bord, ainsi que plusieurs platées de petites mottes de beurre et de pots de confiture. Ne résistant pas à l'appel de son estomac désespérément vide, il se leva, s'adressant à la cuisinière avant d'aller chercher de quoi garnir le pain qu'elle venait de leur apporter.

-"Je prendrai une chope de ce lait. Je vous laisse entre filles quelques instants."

-"Et vous, jeune fille vous en voulez aussi de ce lait chaud ?"

La marmitonne débonnaire prit une louche qu'elle utilisa pour touiller le contenu de la marmite avant de l'amener à portée de nez de Fuyuko. Le liquide blanchâtre, épais comme une crème très diluée, embaumait un parfum sucré où l'on pouvait deviner aussi cannelle, girofle et muscade.

Kirya approuva en souriant juste avant d'enfiler son armet. Il écarta la chute de toile qui fermait la tente, prenant Fuyuko par la main, et tous deux prirent la direction de la tente où ils avaient prit leur repas la veille.
Seuls la poignée de gardes qui avaient veillé cette nuit pour assurer la sécurité étaient présents, assis près du feu de camp pour réchauffer leurs os glacés par la nuit fraîche des bords du fleuve de la ville. Les cuisiniers s'affairaient à préparer le repas du matin, certains donnant des boissons chaudes aux gardes frigorifiés.
Kirya s'assit avec Fuyuko à la même place qu'hier, assez étrangement inoccupée malgré sa proximité de l'âtre. La cuisinière leur apporta une miche de pain encore chaude dont l'odeur ouvrit l'appétit du béhémoth.

-"Qu’y a-t’il de bon ce matin ?"

-"Des fruits et du lait chaud aux épices. on a aussi du beurre et de la confiture."

-"Encore mieux qu'à l'hôtel, dites-donc."

Kirya avisa la table voisine où trônait une imposante corbeille de fruits remplie à ras-bord, ainsi que plusieurs platées de petites mottes de beurre et de pots de confiture. Ne résistant pas à l'appel de son estomac désespérément vide, il se leva, s'adressant à la cuisinière avant d'aller chercher de quoi garnir le pain qu'elle venait de leur apporter.1

-"Je prendrai une chope de ce lait. Je vous laisse entre filles quelques instants."

-"Et vous, jeune fille vous en voulez aussi de ce lait chaud ?"

La marmitonne débonnaire prit une louche qu'elle utilisa pour touiller le contenu de la marmite avant de l'amener à portée de nez de Fuyuko. Le liquide blanchâtre, épais comme une crème très diluée, embaumait un parfum sucré très alléchant. Fuyuko sourit doucement, humant l'odeur du lait chaud.

"J'en prendrais aussi! Ca sent rudement bon!"

Une autre personne entra dans la tente et le courant d'air provoqué fit que Fuyuko jeta un regard à cette personne, plus par curiosité qu'autre chose. Cette personne était installée avec les gardes et discutait sur un ton agréable et joyeux. Mais comme cette personne lui tournait le dos, Fuyuko ne pouvait pas voir son visage... Tout juste put-elle voir des cheveux d'un noir d'encre. D'après le ton de voix, on aurait dit un homme... Mais la chevelure paraissait longue pour un homme... Quoique, Envy, cet hybride qu'ils avaient croisé, avait aussi des cheveux longs...

"Que prendre avec..."

Fuyuko sourit doucement, humant l'odeur du lait chaud.

"J'en prendrais aussi! Ca sent rudement bon!"

La cuisinière, ravie du compliment, servit généreusement deux chopes de grès noir qu'elle posa devant la renarde. Une autre personne entra dans la tente et le courant d'air provoqué fit que Fuyuko jeta un regard à cette personne. Cette personne était installée avec les gardes et discutait sur un ton agréable et joyeux. Mais comme cette personne lui tournait le dos, tout ce qui le distinguait était une masse de cheveux d'un noir d'encre. D'après le ton de voix, on aurait dit un homme...

"Que prendre avec..."

-"Puis-je suggérer une pomme ?"

Kirya était revenu à table, posant ce qu'il avait ramené du "buffet". Devant Fuyuko se trouvait à présent une paire de pommes, une petite grappe de raisins blancs, un morceau de beurre frais et un ravier de confiture de fruits. Kirya s'affaira à couper la miche de pain encore chaude, impatient de pouvoir se rassasier.

-"Ceux qui disent qu'on se nourrissait mal au XIIème siècle peuvent aller se faire emplumer, je ne suis pas sûr d'avoir vu quoi que ce soit d'aussi appétissant aussi tôt le matin depuis que je suis arrivé dans cette ville."

La marmitonne étouffa un petit rire de fierté en touillant dans le lait chaud. Le mercenaire passa une tranche de pain à sa renarde, puis s'en coupa une à son tour.