Les vitres teintées de son véhicule lui arrangeaient bien les affaires quand il désirait sortir en toute discrétion. D’une certaine façon Auxence affectionnait l’invisibilité qui entourait son existence. Vivre ainsi vous offrez une liberté sur mesure. Son chauffeur pila soudainement au passage d’une belle créature sauvage visiblement poursuivi par une bonne dizaine de personnes. Cela aurait pu être un événement anodin à ses yeux, s’il n’avait pas observé avec la plus grande attention, ce que l’animal portait dans sa gueule : des vêtements humains. De la nourriture ne l’aurait pas étonné, mais ce fait prouvait que ce n’était pas seulement une simple bestiole en fuite. Oh que non. Mais un hybride sauvage, si. Beau comme il l’était sous cette apparence, en humain, il devait être ravissant.

Mâle ou femelle ? Plus difficile à dire par contre. Toutefois, si le Duc devait se fier au style des vêtements qu’il avait entre aperçus, c’était un mâle. Un beau Kitsune albinos à trois queues de surcroît. Ce qui rendait la situation encore plus digne d’intérêt à ses prunelles bleues glacées.

Il trouvait difficile ces derniers temps, à obtenir un véritable esclave digne de ce nom. Capable de lui tenir même sous la torture ou un travail intensif de leur corps à l’accoutumance au plaisir, qu’au final, leur esprit se brisait en éclats. Devenant des pantins sans importance véritable que de servir de sex toys vivant ou poupée gonflable spéciale torture.

Il ne fallut à d’Estrées, que quelques secondes pour tergiverser et prendre la décision de suivre le parcours de la cavale de l’hybride avec éloignement, donnant les consignes nécessaires à son chauffeur. Alors que la course folle du magnifique renard se finissait dans la ville déserte, Auxence fasse le choix de descendre de la voiture pour aller à la rencontre de l’hybride. Il le retrouva facilement et l’observa à distance raisonnable. Il devait avouer que nu, il était très désirable. Un sourire pervers étirait ses lèvres fines. Auxence, souhaitait attendre le moment qu’il jugerait le plus opportun pour se présenter à lui et étudier les premières brides comportementales intéressantes ou pas de sa proie.

Il ne voulait sincèrement pas, encore tomber sur une âme sensible ou fragile incapable de faire preuve d’un temps soit peu d’un peu de résistance face aux mauvais traitements qu’il était capable de lui infliger.

Des verres antireflet avaient été un investissement judicieux. Il aurait été malheureux qu’il se fasse repérer parce qu’une lueur aurait miroité dedans. Mettre le prix pour obtenir certaines choses valait le détour pour cultiver l’art de la discrétion et surtout de la traque. Observer toujours à distance pour en apprendre davantage sur sa proie. Auxence regarda l’hybride reprendre forme humaine, et se rinça l’œil sans pudeur, très satisfait que ses déductions étaient bonnes sur le fait que c’était un mâle et non une femelle.

Le duc le suivait, alors que le renard s’arrêta, parce qu’il avait compris qu’il était pris en chasse. Ses instincts étaient visiblement bien développés. Il tournait la tête d’ici, delà, cherchait dans l’obscurité qui le traquait. Encore un bon point. Son poil se hérissait, il grognait. C’était aux yeux d’Auxence de mieux en mieux. Le noble réfléchissait, se perdant dans la longue contemplation d’un détail qui l’intriguait énormément. Des marques positionnées étrangement sur ses avants bras. Leur orientation ne pouvait laisser le doute. Le Kitsune s’automutilait.

L’évidence s’imposait et montrait que, non seulement il possédait une addiction à la douleur, mais qu’il souffrait psychologiquement. Il se moquait bien des termes psychiatriques rabaissants. Pour lui, personne n’était malade de l’esprit, c’était juste une façon d’être. Rien de plus à ses yeux. Impeccable. Il était parfait !

—Tu as de l’instinct et cela me plait énormément…, dit-il en sortant de la cachette où il se trouvait.

D’Estrées n’avait pas peur qu’il s’enfuit, il ne le ferait pas. Il ne connaissait pas la peur. Il en était certain.

Décidément… pensa Auxence en l’observant. Il trouvait vraiment cette hybride intéressant et tout à fait à la hauteur des desseins qu’il avait en tête. Son cerveau fonctionnait comme un ordinateur et les calculent défilaient comme une liste de 1 et 0 sur un écran noir. Les mains gantées, il se mit à en lever une tout en l’agitant pour répondre un non muet à la tirade de son futur esclave.

—Hum, qu’elle étroitesse d’esprit alors que tu es toi-même un hybride, moitié Kitsune, moitié humain. Tu as hérité d’une partie de ce que nous sommes, nous les humains. En toute sincérité te domestiquer ne m’intéresse pas. J’en ai marre des esclaves dociles que cela soit en hybride soit dit rebelle ou en humain. C’est d’un ennui mortel et finalement maintenant, a chaque fois que j’en brise un, je m’en débarrasse en le revendant à d’autres maîtres bas de gamme qui s’excitent sur des esclaves à l’esprit brisé.

Alors qu’il parlait, il vint auprès de lui, penchant la tête sur le côté pour admirer la beauté de ce beau renard insoumis. Le duc lui trouvait énormément de qualités, mais jusqu’où allaient-elles ? Il vint caresser sa joue du dos de la main. Si ce bel hybride n’avait pas peur de lui, s’était réciproque.

—Je sais ce que je veux quand je le désire…, murmura-t-il doucement son regard s’ancrant au sien. Montre-moi ce que tu vaux vraiment et ne me déçoit pas.

"Je t'interdis de me toucher. Et montrer ce que je vaux? N'as-tu donc pas entendu les récits de mes... exploits sanglants dans la ville? Quasiment tout le monde ne parle que de ça."

Un large sourire sadique étira ses lèvres fines quand les griffes du beau renard sauvage se plantèrent dans sa main. C’était monstrueusement jouissif. Pas de peur, pas d’état d’âme… De son autre main, il agrippa ces cheveux, les tirant un bon coup en arrière, alors que son sang rougissait son gant blanc déchiqueté pour finalement l’embrasser à pleine bouche. Sa langue franchit sans pudeur ses lèvres, venant enlacer sans douceur sa jumelle, la faisant valser encore et encore brutalement.

Auxence était une personne qui se moquait totalement des rumeurs et des réputations. Les « Ils ont dis » ne l’intéressait pas. Combien de fois n’avait-il pas vu des racontars bancales ? Des millions de fois ! Non le duc ne voulait qu’une chose : juger par lui-même comme il était en train de le faire en cet instant, lui volant un baiser fougueux et violent.

—Je ne suis pas les autres… Je suis pire qu’eux, murmura-t-il contre ses lèvres alors qu’il se mit à mordre à sang sa lèvre inférieure.

Diable qu’il pouvait aimer le goût du sang se mêlant à un baiser sauvage, sans douceur, et pervers. Le renard n’avait pas peur et cela lui plaisait de plus en plus. Il ne reculait pas malgré le fait qu’Auxence était certain qu’il ressentait le côté malsain qu’il pouvait dégager. Tout en se reculant pour s’arracher à l’étreinte de ses lèvres, le Kitsune le griffa en pleine visage. Le duc étira un immense sourire sur le visage. Il ressentait le contraste de son hémoglobine chaude avec l’air froid de l’extérieure. Un délice.

"J'ai entendu ça tant de fois... Des humains qui se disent meilleurs... Mais aucun n'avait eu ton cran. Dommage. Tu seras celui qui souffriras le plus..."

Ces propos le fit juste rire intérieurement alors qu’il serrait le poing de sa main blessée et lui donna un violent coup en pleine tête, le faisant tomber sur le sol. Son regard glacial donnait le change à son rictus joyeux sur sa figure. Le duc se baissa et posa un collier autour du cou de l’hybride sans attendre qu’il reprend ces esprits.

—Je n’ai jamais dit que j’étais meilleur que les autres humains…, murmura-t-il lentement comme pour être sûr que la belle créature a terre comprenne bien ce qu’il lui disait. Je suis pire qu’eux.

A la fin de sa phrase, il sortit une télécommande de sa poche et appuya sur un des boutons qui se trouvait dessus, activant ainsi la fonction « douleur » qu’il pouvait réguler jusqu’à la faire devenir insupportable.

Auxence l’observa se tordre sous la douleur que le collier lui infligeait. L’hybride semblant vouloir la dompter. Le duc se moquait de l’avoir sonné et d’ailleurs quasiment assommé aurait été plus juste. Mais où était l’importance vu qu’il désirait l’embarquer avec lui ? Aucune, sincèrement. Il se mit à croupie face lui, l’observant. Son regard était suspendu sur l’expression de son visage, la douleur se marquant ces traits. Pourtant la souffrance ne semblait pas aller plus loin… ou du moins, elle allait là où elle s’arrêtait chez les autres. Elle touchait son esprit…

"Je ne parlais... de meilleurs... que dans le sens mauvais du terme... Dans le sens... qu'ils se disaient... les meilleurs sadiques..."

Tout en l’écoutant attentivement, il caressa presque tendrement son visage, ses cheveux, jouant avec une mèche entre ses doigts toujours couvert de son gant blanc.

« Yubel… tu es magnifique quand tu as mal. La douleur va si loin au fond de toi. Tu n’es pas comme les autres. Qu’est ce que tu as dit moi dans ta tête pour te mutiler les bras ainsi ? Tu te penses malade ? Ressemblerais-tu à ces pauvres humains sans cervelle qui voient des maladies partout quand une personne n’est pas un bon penseur qui les arrangent ? Tout est une histoire d’état de conscience. Et toi, ta conscience elle va jusqu’où pour aimer tellement la souffrance ? Tu vois le collier que je t’ai mis autour du cou peut t’offrir de violentes douleurs, comme en cet instant, tout comme elle peut te donner une envie charnelle équivalente et insupportable que tu te débattrais de la même façon. Il peut aussi t’endormir avec une décharge électrique. C’est un joujou intéressant surtout qu’il est muni d’une quatrième fonction qui t’attache à moi de gré ou de force… »

Alors qu’il lui parlait, d’Estrées le souleva dans ses bras pour le porter. Marchant calmement vers l’extérieur de la ville morte pour rejoindre son chauffeur qui l’attendait dans le véhicule.

"Parce que tu crois... vraiment... que ça m'empêchera... de fuir? Si tu crois ça... Tu te fourres le doigt dans l'oeil mon gars!!"

Auxence écoutait attentivement Yubel parler et différentia rapidement deux façons de parler dans la phrase qu’il venait sortir. Double personnalités sans aucun doute. Mais ce qui lui fit sourire puis rire joyeusement fut la suite.

"Et je ne me crois pas malade... Je le suis. Je vois... et entends... ce que d'autres... ne perçoivent pas... car ce n'est pas... réel..."

Il était décidément comme les humains. Après tout c’était un hybride humain, renard, au finalement il ressemblait énormément aux hommes qu’il haïssait. La double personnalité faisait débat dans le monde de la psychiatrie, divisant en deux les praticiens entre le fait qu’ils pensaient que les deux personnalités n’étaient pas une névrose et que les autres pensaient au contraire que c’était une des pathologies les plus graves… Quoi qu’il en soit pour le duc, les maladies mentaux n’existaient pas, tout était une question de perception personnelle du monde qui entourait les individus. Il le portait toujours dans ces bras, admirant l’expression de douleur salvatrice sur le visage de cette merveille que représentait Yubel. Devait-il lui répondre ? Comprendrait-il qu’à ses yeux, il n’était pas malade et qu’au contraire… il le considérait comme une personne tout ce qu’il y avait de plus normal dans sa tête ? Pas forcément.

—Je doute que tu puisses comprendre ce que je vais te dire, mais je me moque que tu te considères comme schizophrène. Pour moi double personnalité ou pas, tu es totalement normal. Et tu peux lui dire qu’il a droit de faire son bavardage aussi. Je n’ai pas peur de ces excès de caractère.

Tout en disant cela, il arriva enfin au véhicule dont le chauffeur lui ouvrit la porte et entra dedans en allongeant sa proie capturer sur le siège. Il caressa ses cheveux une nouvelle fois tendrement, puis retira sa main pour s’allumer une cigarette au filtre noir tout en donnant l’ordre à son serviteur de prendre la route de sa demeure.

Le véhicule démarra et roulait en direction de sa demeure. Alors que sa belle proie se mit à le faire rire malgré lui une fois de plus.

"Vire-moi... ce truc... de sous mon nez!"

—Tu as peur dit moi ? Ou cela te rappelle de mauvais souvenirs en rapport avec la magnifique marque de brûlure que tu as sur le dos ? lui répondit-il en affichant un grand sourire pervers. Je dois avouer que j’ai adoré me rincer les yeux à t’observer te vêtir. Mais tu es très mignon aussi en Kitsune à trois queues. Je n’ai pas envie de virer ma cigarette pour te faire plaisir, car ce n’est pas le but de notre future relation.

Il entrouvrit sa fenêtre pour laisser s’échapper à l’extérieure une partie de la fumée, dans le but de faire preuve d’un peu de bonne volonté pour l’hybride qu’il venait de capturer. Le paysage défilait rapidement, le rapprochant de minutes en minutes de son domicile où il pourrait approfondir les choses avec Yubel. Alors qu’il renvoyait une bouffée de fumée, il prit sa télécommande et fit mine de réfléchir en le regardant en coin. Puis soudainement il programma le collier sur envie charnelle maximum. Il connaissait à présent l’expression de son visage sous la douleur, mais il désirait voir celle sous un désir incontrôlable. Sans toutefois attendre et dans le but de conserver son esclave à ses côtés, il s’amusa à prendre une paire de menottes et lui mis les mains dans le dos bien attachées.

L’envie de le prendre pour le baiser, ici, et tout de suite dans le véhicule en marche le démangeait, pourtant, il n’en fit rien pour le moment en dehors du fait qu’il aiguiserait un peu le corps de sa sublime proie dont il en attendait énormément mais surtout une certaine intelligence. Tout en le gardant menotter, il le posa à cheval sur ses genoux, donc contre lui. Auxence caressait de ses lèvres sa nuque si désirable et gracile alors que ses mains défaisaient ce qui retenait prisonnier ce qui avait pris tant de volume entre les jambes de ce bel hybride. De ses doigts experts, il caressa ce pieu de chair vibrant sur toute sa longueur. Cajola son gland, le taquina, l’excita en le titillant avec application.

—Tu n’as même pas idée de ce que je peux attendre de ta personne Yubel. Je peux te montrer ce qu’est la « liberté » humaine. Je peux faire en sorte que tout le monde oubli ton dossier et te donner une vie digne sans avoir besoin de voler ou de te cacher. Cependant, tout à un prix. Le même prix que celui paye les humains. Je te monterai que rien n’est tout blanc ou tout noir, tout est blanc et noir à la fois.

Il murmurait lentement, prononçant d’une manière non chalandes chaque mot pour que malgré ce qu’il lui infligeait comme torture charnelle, Yubel soit capable de comprendre et d’assimiler chaque phrase qu’il disait à son attention.

"Rien n'est... tout blanc ou tout noir ? Te moque pas de moi... Vous nous utilisez... comme de vulgaires pantins... avant d'espérer nous casser..."

Un sourire étira les lèvres d’Auxence. Discuter avec sa proie était vraiment intéressante et sa vision d’une des races qui avait donné naissance à son existence était très justement dure. De pareil individu referait leur système à coup de balles bien logé au mieux de deux yeux. C’était ce que leur société fabriquait en imposant des règles très approximatives niveaux sainteté d’esprit.

—Tu n’as pas tord dans tes réflexions. Mais c’est plus que de vous considérer comme des pantins. Le but principal de l’homme depuis des millénaires c’est d’asservir toutes espèces ou races qu’il considérera comme inférieure à la sienne ou représentant une possible menace. Tu vois, vous les hybrides, vous pourriez si facilement refaire notre monde. Le redessiner, lui offrir un nouveau visage, et quoi ? Vous avez notre adn dans les veines. Vous ne serez pas meilleur que nous, vous ne suivrez ce que votre génétique vous a donné en étant exactement comme vos créateurs.

Le duc marqua une pause tout en continuant de s’occuper habillement de son hybride. Aiguisant ses sens qui n’avaient sans aucun doute jamais telle exacerbation. Une chaleur capable de faire que vous vous sentez monstrueusement bien, mais aussi énormément mal. Sa blessée suivait la ligne de son torse si mince. Sa peau blanche était d’une indécence incroyable par sa douceur, alors qu’il vivait comme un fauve errant. Il plongea le nez dans sa chevelure, en huma l’odeur délicate, leur douceur, mais aussi la finesse de celle-ci.

—Tu es si têtu… et c’est ce qui te rend encore plus désirable Yubel. Je te ferai tout comprendre malgré toi. Hum… Nous sommes arrivés d’ailleurs, finit-il par lancer en refermant son pantalon.

Il prit soit de le revêtir décemment, puis le serra contre lui et le porta à peine sortie du véhicule pour l’emmener dans son vaste manoir. Une habitation qui valait vraiment son nom par son style ancien et luxueux. Des grands murs blancs, des corniches finement sculptées ainsi que des colonnades à la grecque antique qui longeait une partie extérieure de la demeure. Quand il y pénétra, le mobilier n’était pas en reste, que des meubles styles Louis XIV. Autant dire que cet homme ne respirait pas la pauvreté. Deux serviteurs s’empressèrent d’accueillir leur maître, le saluant en s’inclinant sur son passage.