La douleur était maîtresse d'elle, de cette chose, molle, vide, presque sans vie. Elle jouait avec elle, dans chaque parcelle de ce corps si fragile, pleine de traces diverses, souillée. Mireille est là, acculée dans sa cage, les jambes en dehors, étalées, que le propriétaire de la boutique n'hésite pas à lui frapper, avec un sourire plein de méprit, pour qu'elle les range et qu'elle arrête de gêner. Il le sait. il sait qu'elle est moralement détruite. Pas que moralement d'ailleurs, physiquement aussi.
Mais bon, il a passé les pommades, pour qu'elle soit présentable aux clients après tout. Après, mentalement, il s'en fiche royalement. Après tout, ce n'est que le physique qui plait aux hommes, pas ce qu'il y a dans la tête des hybrides, ces choses répugnantes, qui ne servent qu'à obéir et à assouvir les désirs primaires des hommes.

La petite neko ne bouge pas, ne se nourrit pas non plus. Elle fixe un point, toute la journée. Voilà une semaine qu'il l'a ramené. Une longue et pénible semaine, où son Maître n'est plus près d'elle, où elle ne subit plus de coup ou de viol. C'est bizarre, mais elle sent comme un vide en elle. C'est dur pour cette pauvre fille, d'avoir encore été abandonné. Elle ne comprend pas. Elle ne parle pas non plus. Comme si, ce choc avait été trop fort pour elle. Peut-être était-elle muette maintenant ? Le vendeur ne sait pas, et concrètement, s'en bat les steak. Tout ce qui lui importe, c'est de l'avoir vendu, puis de l'avoir reprise gratos, pour la revendre. D'ailleurs, vu son état, le prix est vraiment bas. On dirait une larve, une chose innutile, qui ne réagit même pas aux coups.
Quoique... En fait, le vendeur est intrigué. Avant, elle avait des réactions. Mais maintenant, au bout de quelques jours passé avec l'autre hybride, elle est totalement différente. Ca l'intrigue. Qu'a t-il bien pu lui faire ? Alors c'est possible, un hybride qui devient Maître, et qui martyrise un autre hybride alors qu'il connait déjà ça... L'homme trouve ça amusant, et sourit d'amusement, sans rien dire, fixant juste la fillette dans sa cage. Il lui donne un coup dans le tibia, et lui hurle dessus de ranger ses jambes. Chose qu'elle fait.


Toute les pensées de la neko sont dirigés vers Raiko, son ancien Maître, celui qui avait dit qu'elle ne serait plus jamais abandonné, mais qui l'avait aussi abandonné. Elle ne comprend pas. Pourquoi la laisse t-on toujours ? Elle veut pleurer, mais toute les larmes de son corps sont déjà partit chez lui. Son corps souffre, elle le sent, mais ne fait rien à part laisser le marchand la soigner avec des pommades. Mais même. Elle le sent encore, quand il était en elle, les douleurs, le fouet. Quand elle dort, tout ça la hante, alors elle dort très peu.
Quelque chose la tire enfin de sa léthargie, le tintement habituel de la sonnette. Elle relève la tête, et regarde la personne qui rentre, puis rebaisse la tête. Ne jamais regarder les Hommes dans les yeux, toujours les baisser. Elle obéit à cette petite voix intérieur, par automatisme.

De nouveau, elle repense à avant, puis écoute les deux autres. Elle comprend un peu le français, mais pas suffisamment pour tout comprendre non plus. Alors elle arrête. Elle ne veut plus réfléchir. Mireille est le genre de personne, qui a besoin d'être guidé, qui ne peut pas prendre de décision d'elle-même, qui obéit toujours. Elle a besoin de présence, l'abandon lui a trop de fait de mal. Sans doute était-ce l'abandon de trop ?


En entendant le tintement, le vendeur se redresse, et sourit de toute ses dents bien blanche pour accueillir le visiteur.

"Bien le bonjour, Monsieur, puis-je vous renseigner ? Vous aider à choisir un hybride ? Si vous me permettez, j'ai eut un retour, il y a peu, une Neko, pas très chère. Ou si vous préférez le neuf, nous avons une dizaine d'hybride femelle, et une autre dizaine mâle, de différentes espèces, qui n'attendent, pour la plupart, qu'un Maître à combler ! Quelles sont vos préférences ?"

Leto était un étudiant vivant dans son appartement aisé. Il allait dans son lycée sportif et vivait comme un adolescent gâté par la nature et la famille. Il était beau, avait une allure plutôt athlétique et était issu d'une famille riche. Il venait d'emménager il n'y-a pas très longtemps dans la ville et n'avait donc pas encore de petite amie dans la ville. En fait il prenait des vacances dans sa vie sentimentale, il avait beaucoup joué avec les filles dans son village d'origine mais la liberté du célibat avait aussi quelque chose d'attrayant. Ainsi il comptait rester célibataire à court terme et c'est pourquoi l'idée d'adopter une hybride commençait à l'intéresser. Une hybride qu'il pourrait éduquer et modeler à son image pour en faire un partenaire serviable qui s'occuperait de ses intérêts, voilà ce qui l'intéressait. Il s'en occuperait comme il en aurait envie et donc cela ne soulevait aucune responsabilité. Il n'avait pas encore beaucoup d'idée sur ce qu'il voulait comme caractéristiques, quelle race, quelle sexe, quel âge mais se ferait une idée en temps et en heure.

Par la belle matinée de samedi, il prit une douche et s'habilla avec un tee-shirt blanc à bandes longitudinales rouges et un short blanc en tissu supérieur qui descendait jusqu'aux genoux ce qui faisait qu'il était tout en blanc. La journée s'annonçait ensoleillée. Après s'être préparé un bon petit déjeuner à base d'oeufs brouillés il sortit et prit le bus pour faire la tournée des animaleries qu'il connaissait. Aujourd'hui était le jour où il avait décidé de concrétiser son désir pour une servante hybride. Il commença par une animalerie bas de gamme connue pour ses bas prix. Le choix était aujourd'hui assez limité et lorsqu'il en fit le tour il pu constater que rien ne correspondait à sa recherche. Les hybrides étaient mal entretenus soit trop vieux, ou bien leur part animale trop prononcée ce qui justifiait le bas de gamme. Cependant en faisant le tour il pu affiner sa recherche et décida d'adopter une jeune hybride, belle et plus jeune que lui de sorte à ce qu'il puisse la modeler à sa guise.

Il passa à la deuxième animalerie ensuite, bien plus haute gamme que la première, cela se voyait par les hybrides qui étaient bien mieux entretenus, leur qualité de vie meilleure. Les tranchées de cages étaient spacieuses et propres, les vendeurs semblaient accessibles et avenants. Comme c'était le samedi il y-avait pas mal de personnes mais il y-avait aussi pas mal d'espace pour observer les hybrides.

Il fit le tour des cages et observa les hybrides femelles. Cette animalerie en comptait de très jolies qu'il était prêt à acheter. Il s'arrêta devant plusieurs cages pour dévisager les hybrides. Et c'est en marchant ainsi, en ne faisant pas très attention à où il mettait les pieds qu'il se fit interpeller par un employé de l'animalerie qui lui proposa de l'aide pour faire son choix. Leto lui répondit :

-Pourriez vous me montrer cette néko en dehors de sa cage et m'en dire plus sur elle ? *il pointa du doigt la néko aux cheveux blonds et aux yeux bleus*.

Elle lui ressemblait sur ces attributs ce qui était un bon départ pour une hybride qu'il petrira à son image. Elle semblait complètement déprimée et dénuée d'énergie ce qui était plutôt un bon point pour lui car il pourrait en faire ce qu'il voudrait sans qu'elle ne s'oppose à lui. Pendant que l'employé était parti chercher les cléfs de la cage Leto s'approcha d'elle et s'accroupit en s'adressant à elle avec plein de bienveillance :

-Bonjour petit ange, comment t'appelles-tu ?

-Bonjour petit ange, comment t'appelles-tu ?

Une voix. Une voix qui s'adresse à elle. La neko peine à y croire. Qui voudrait d'une loque comme elle. Lentement, elle relève les yeux vers l'homme, qu'elle trouve jeune tout de même, même si il était sans doute plus vieux qu'elle, puis rebaisse les yeux. Ses oreilles bougent doucement sur ses longs cheveux blonds, soyeux, tout comme ses poils d'ailleurs qui recouvrent ses attributs félins. Sa queue, enroulé autour de sa fine taille, ne bouge pas, et elle la tient entre ses mains, sans serré, mais comme si sa vie dépendait de cette douce longue queue pleine de poil blanc.
Après quelques instants, elle relève la tête, la bouche entre-ouverte, prête à répondre, mais sa voix se bloque. Mireille n'arrive pas à parler, c'est dur, pénible, elle ne le veut pas tellement. Elle rebaisse piteusement la tête, et se recule au maximum quand elle entend le pas pressé de vendre des hybrides du vendeur venir vers elle, ainsi que le cliquetis habituel des clefs.

Le vendeur ouvre la cage, la prend fermement par le bras, et la sort assez brusquement de la cage, pour qu'elle se dépêche, voulant vite la vendre pour s'occuper d'autre client. Il la relève en suivant puis la lâche, avant de vite la rattraper alors que ses jambes ne la supportait plus. Elle ne s'était pas relevé depuis quelques jours, et à force de rester immobile, des fourmis avaient envahies ses jambes, à tel point qu'elle ne les sentait plus du tout ! Elle gémit à peine, se laissant ensuite gifler. Sa joue rougit rapidement, mais elle ne réagit pas, fixant toujours le sol.

Le marchand prend ensuite la pancarte, et la lit, faisant des commentaires dessus au fur et à mesure.

"Bien. Donc elle s'appelle Mireille Skyon, comme vous pouvez le voir, c'est une neko. Elle est née ainsi apparemment. Alors, pour commencer, elle n'est absolument pas agressive, je pense que ça ce voit n'est-ce pas ? Elle aime bien être choyé, mais, son précédent Maître l'a apparemment torturait, je ne sais pas, mais avant elle n'était pas comme ça, c'est sans doute passager. Elle est dans l'incapacité de se reproduire. Ca peut être utile. Hum... Quoi d'autre... C'est une fille très docile, qui ne causera aucun soucis pour n'importe quelle situation. Ses attributs ne sont pas très gênant, des oreilles et une queue de chat, avec les pupilles comme eux. Il faut faire attention d'ailleurs aux oreilles, c'est extrêmement sensible chez ces animaux. Aussi, elle a quelques réflexes animales. Comme par exemple un mouvement d'horloge, une balle, des choses dans ce genre."

Tandis qu'il parlait, il l'avait prise contre lui, aisément puisque une fois encore, elle n'avait pas réagit, puis lui avait caressé les oreilles pour montrer à quel point c'était sensible. Aussitôt, les yeux de la petite créature se refermèrent, et elle se mit à ronronner doucement, se collant à lui, sa queue bougeant derrière elle, tandis que ses oreilles frétiller parfois sous les caresses du vendeur. Puis il arrêta, et la fit reculer, pour que le jeune homme puisse avoir une vue d'ensemble sur elle.
L'hybride se tint au mur pour ne pas tomber, et attendit, sans dire un mot.

"Elle mange de tout, comme nous. Mais elle a peu de spécialité. Elle ne sait pas faire la cuisine, ni le ménage. Ses anciens maîtres l'avaient apparemment entraîné au combat, mais bon, elle n'aimait pas ça je crois. Et le dernier Maître, celui qui l'a ramené, s'en était servi de joujou. Mais bon. Qu'importe ! Ah oui ! Une dernière chose ! Elle est assez maladroite."

Puis après l'avoir décrite, d'une manière étrange puisqu'il n'avait fait part que de ses défauts quasiment, il observa le garçon, en attente d'une réponse. Allait-il la prendre ? ou bien est-ce qu'il voulait un autre type d'hybride ? ou bien le très bas prix de la fille allait-il quand même la faire acheter ? Il aimerait que oui, s'en débarrasser, et cette fois, une bonne fois pour toute !

-Je cherchais davantage une hybride vierge sans maître avant... cependant elle reste assez acceptable pour moi alors j'accepte de la prendre mais il faut faire un effort sur le prix.

L'hybride eut comme un choc au début. Ah. Alors ce ne serait pas pour aujourd'hui. Puis la suite arriva, et comme un sentiment de soulagement la prit, sans qu'elle ne comprenne pourquoi. Peut-être que son manque d'affection lui faisait avoir envie d'un nouveau Maître, malgrès la précédente expérience, qui l'avait rendu mal à tel point qu'elle n'était plus qu'une coquille vide muette.
Le vendeur aussi eut peur. Ah. Vierge ? Sans Maître ? Non, alors ce n'était pas elle qu'il lui fallait. Tant pis, il pourrait lui vendre une autre hybride plus chère ! Ou pas... Au final il la prenait quand même. Et voulant absolument s'en débarrasser pour l'image du magasin, il accepta sans rechigner de négocier, jusqu'à arriver à un prix correct pour les deux parties.

Une fois ceci fait, elle se fit entrainer dans la salle préparatoire, où des hybrides étaient employés pour nettoyer et habiller correctement les autres hybrides achetés. D'ailleurs, son nouveau propriétaire voulait des vêtements neuf, et bien ça tombait bien ! Car en la ramenant, il avait donné des affaires neuves qu'il avait acheté, et pour tout dire, ça tombait vraiment bien. Elle eut un petite sac, puis une fois habillé d'un short en jean plutôt court, avec des collants, et une chemise blanche par lequel on pouvait voir son soutien-gorge noir, elle fut à nouveau présenté à son Maître.

Le vendeur, pendant les papiers, lui expliqua un dernier détail, celui qu'elle parlait à peine le français, et qu'il y avait de grande chance qu'elle ne comprenne que la moitié des choses, voir moins, qu'il allait lui dire. Une fois les papiers fait, il garda les copies qu'il mit dans un dossier qu'il alla ranger, laissant les deux blondinets parler, bien que la fille ne soit guère causante.

-Je suis ton nouveau maître petit ange. On m'a dit que tu t'appellais Mireille est-ce bien vrai ? J'espère que tu es contente d'enfin sortir de cette cage... Bon dis moi il faut que je vérifie certaines informations tu peux me donner ton âge, ta taille et tes particularités ?

En l'entendant, elle le cru gentil. Mais aussitôt, elle se rappela de Raiko. Il avait semblait si gentil lui aussi, mais en vérité, ça avait été un monstre avec elle. Serait-ce de nouveau pareil ? Elle ne savait pas, mais elle appréhendait, et c'était visible. La pauvre petite créature s'était mise à trembler. Elle ne savait pas quoi répondre. Et même en supposant qu'elle savait quoi répondre, allait-elle réussir ?
Tant bien que mal, elle voulut répondre. Sa bouche s'ouvrit, car elle avait comprit un peu de ce qu'il venait de lui dire, mais aucun son n'en sortit à nouveau.

Pour l'âge, elle le lui dit avec ses doigts, espérant qu'il comprenne, mais pour le reste, ce ne fut pas possible. Son prénom, oui, c'était bien Mireille, mais comme le dire ? La taille ? Elle ne savait pas. Et la dernière chose, elle n'avait pas comprit. Mireille espéra que ce n'était pas très très important.

Le propriétaire revint quelques secondes après, et la regarda.
"Hum... Elle ne parle pas beaucoup depuis qu'elle a été ramené, peut-être qu'elle est muette maintenant. Au moins elle ne vous embêtera pas !" Fit-il avec un sourire. "Je vous raccompagne jusqu'à la sortie monsieur ? Des clients aimeraient entrer et il y a un quota..."
Ce n'était pas vraiment un question. Il les ramena jusqu'à la porte, et les fit sortir, faisant entrer d'autres clients.

La neko était figé sur place, tête baissé, fixant le sol, ses oreilles couché sur sa chevelure blonde tandis que sa queue resté bien sagement entre ses jambes. Sa tête tournait, elle n'avait pas mangé depuis des jours, et ça lui fit grandement défaut. Elle s'appuya alors contre le mur de la boutique, respirant par la bouche, essayant de respirer normalement, en manque d'air.

La jeune femme sentit soudain une main lui prendre brutalement le bras, et la tirer ailleurs. Elle se laissa faire, marchant au même rythme que Leto, malgrès ses jambes plutôt faiblarde, qui vacillaient assez souvent, mais elle tenait bon. Une fois à l'arrêt de bus, elle baisse à nouveau la tête, et fixe ses pieds, sans mot dire. Elle se sentait de nouveau mal, et resta contre les parois de l'abri-bus pour ne pas tomber. Son Maître ne semblait plus gentil, content. Elle ne comprenait pas pourquoi. Elle en avait peur.

-Je suis ton nouveau maître ce qui veut dire que tu dois me répondre quand je te pose des questions. Je t'ai demandé ta taille et ton âge alors j'attends une réponse, on ne bougera pas d'ici tant que je n'aurai pas de réponse, l'animalerie est toute proche je peux toujours t'y ramener si c'est ça que tu veux.

La petite neko tremble de plus belle. La peur la tétanise. Sa gorge est resserré, et elle tente tant bien que mal de parler, mais rien ne sort. Du moins, rien ne sort de correct, de compréhensible. Elle parvient néanmoins à dire son âge. Sa taille, elle n'en sait rien. Pourquoi s'obstine t-il à vouloir le savoir ? Ou plutôt, pourquoi veut-il qu'elle le dise elle ? Il n'a qu'à lire son dossier, c'est tout. En plus, il l'a dans la main. Et puis, pourquoi c'est pas marqué qu'elle ne parle plus aussi ? Il ne lui a pas dit ? Ca risque de lui poser de gros soucis, et elle ne le veut pas. En plus, elle ne comprend pas la moitié des mots qu'il dit, même si le ton qu'il emploie veut dire la grande majorité des choses !

Elle se tasse sur elle-même, recule comme elle peu dans le coin, et regarde avec désespoir le bus qui repart. Il semble calme, mais cela ne dure que jusqu'à ce qu'il n'y ai personne.

-J'attends, c'est quoi ton problème pourquoi tu ne veux pas me répondre, est-ce que tu n'es pas contente que je t'ai adopté, je suis pas assez bien pour toi ?

"Si... Master..."

Très faible. Trop faible sans doute pour qu'il puisse entendre sa voix enraillée, douce, appeurée. Ses oreilles sont de nouveaux couchées sur ses cheveux blond, et sa queue reste entre ses jambes sans plus bouger, par sécurité peut-être. L'a t-il entendu ? Non... Peut-être... Mireille ne sait pas, et a peur de le savoir ! Comment va t-il réagir ? Va t-il vraiment la ramener ? ou alors il comprend l'anglais ? Elle n'ose pas parler en allemand, c'est encore moins courant par ici.